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Histoire Occultée de la Décolonisation Franco-Africaine

 
La France a lâché les colonies non pour des raisons morales mais économico-racistes.


Un brûlot est récemment sorti aux éditions l’harmattan, Histoire Occultée de la Décolonisation Franco-Africaine. L’auteur, Alexandre Gerbi y expose une thèse peu en vogue : La France a lâché les colonies non pour des raisons morales mais économico-racistes. Enamouré de Bakchich et de son ton mordant, l’ami Gerbi nous a fait parvenir une petite missive expliquant son point de vue, que nous reproduisons ci-dessous. Le débat est ouvert.

« Décolonisation » : Lettre ouverte aux lecteurs africains et français de Bakchich

par Alexandre Gerbi auteur de Histoire Occultée de la Décolonisation Franco-Africaine Ed. L’Harmattan, 2006

Où l’on découvre que la « décolonisation » de l’Afrique subsaharienne par le général de Gaulle est le plus grand scandale de la Vème République, mais aussi la plus grande imposture de l’Histoire de France…

Chers lecteurs et néanmoins amis,

C’est bien volontiers que je vous concède que le climat international des années 1945-1960 fut marqué par une conjonction de forces qui favorisèrent l’indépendantisme, en Afrique noire comme ailleurs sur la planète bleue. Mais je ne crois pas, en revanche, que ces forces suffisent à expliquer l’indépendance que le général de Gaulle fut contraint d’accorder, nous dit-on, aux anciennes colonies africaines de la France.

En effet, dans les territoires d’Afrique subsaharienne, d’autres forces, beaucoup plus rarement évoquées par les historiens, mais non moins puissantes, existaient alors, qui visaient au maintien de l’unité franco-africaine.

Ces forces, dont les figures de proue furent, notamment, Félix Houphouët-Boigny et Léon M’Ba, se sont heurtées, de bout en bout, au refus obstiné de la classe politique métropolitaine, et en particulier du général de Gaulle, d’accorder ce qui était la condition de leur victoire sur les partisans de l’indépendance : l’octroi de l’égalité politique pleine et entière, qui eût achevé de leur attacher les peuples dont ils étaient les représentants et les défenseurs.

Certes, le général de Gaulle eût probablement souhaité, dans un monde théorique ou onirique (voire sardonique), qu’une Communauté française continuât d’exister ; seulement, le Général voulait que cette Communauté demeurât sous la domination exclusive de la France métropolitaine, avec une Afrique en définitive vassalisée, ce qui était évidemment une absurdité, et pire : un scandale ignominieux car de nature anti-démocratique à connotation, il faut bien le dire, raciste. En d’autres termes, Charles de Gaulle caressait un rêve (ou un cauchemar...) impossible, et il le savait.

De façon plus réaliste et pragmatique, le Général, au fait des revendications fondamentales des leaders Africains et de leurs populations, savait pertinemment qu’à long terme une telle iniquité ne pourrait tenir.

Les murs ayant des oreilles, c’est à voix basse qu’il confia d’ailleurs à Alain Peyrefitte, en juillet 1962 : « (…) vous savez, c’était pour nous une chance à saisir : nous débarrasser de ce fardeau, beaucoup trop lourd maintenant pour nos épaules, à mesure que les peuples ont de plus en plus soif d’égalité. Nous avons échappé au pire ! (...) » Homme à la lucidité proverbiale, le Général savait que ce qui guettait la Communauté franco-africaine, une fois lui, de Gaulle, disparu (et son grand âge plaçait cette échéance, au plus tard, à moyen terme), c’était que les Africains obtinssent ce qu’ils avaient toujours réclamé : l’égalité.

Peyrefitte, confident trop méconnu

Avec pour conséquence directe, compte tenu des réalités démographiques, selon ses propres termes, la « bougnoulisation » du peuple français, du parlement français, voire du gouvernement français (ou plutôt franco-africain...). Il lui fallait donc, non pas de gaîté de cœur, mais afin d’esquiver ce qu’il estimait être un mortel écueil pour la « certaine idée » qu’il s’était toujours faite de la France, opter pour la seule solution efficace : la décolonisation.

Il expliqua à Alain Peyrefitte, toujours à voix basse, en 1962 : « (...) Au Gabon, Léon M’Ba voulait opter pour le statut de département français. En pleine Afrique équatoriale ! Ils nous seraient restés attachés comme des pierres au cou d’un nageur ! Nous avons eu toutes les peines du monde à les dissuader de choisir ce statut. Heureusement que la plupart de nos Africains ont bien voulu prendre paisiblement le chemin de l’autonomie, puis de l’indépendance ».

Dans mon livre, j’expose la façon dont le Général s’y prit pour atteindre ce but, négociant en sous-main, durant l’automne-hiver 1959-1960, notamment avec Léopold Sédar Senghor et Modibo Keita. Au terme de pourparlers secrets, il leur accorda l’indépendance pleine et entière, le tout sans passer par un référendum dans les Etats concernés, contrairement à ce que prévoyait jusque-là la Constitution de la Communauté – une loi fut votée, à cette fin, en mai-juin 1960. J’invite chacun de vous, chers lecteurs, à s’interroger sur la raison pour laquelle il fut jugé plus sage de ne pas consulter les peuples, bien que le droit de ceux-ci à « disposer d’eux-mêmes » fût régulièrement mis en avant par les plus hautes autorités…

Mieux encore, de ces négociations très privées entre de Gaulle, Senghor et Keita, il ressortit que, devenue indépendante, la Fédération du Mali, groupant le Sénégal et le Soudan français, toucherait davantage d’argent de la France qu’elle n’en recevait jusque-là dans le cadre de la Communauté… Loin de recevoir les foudres du Général comme Sékou Touré à peine un an plus tôt, les sécessionnistes se voyaient ainsi accorder une véritable « prime à l’indépendance ». Autant dire que le chef de l’Etat français, en principe garant suprême de la Communauté, encourageait sa dislocation à coups de millions de francs…

Un arrangement négocié bien entendu à l’insu de tous, et surtout dans le dos des autres dirigeants africains, en particulier d’Houphouët et de M’Ba, que l’habile Général accula ainsi, malgré eux, à la sécession. Pourtant, on aurait tort de réduire cette affaire à un simple calcul « civilisationnel ».

Certes, la décolonisation permit d’esquiver efficacement la « bougnoulisation » du peuple français, et ses conséquences directes, celle du parlement et même du gouvernement français. Mais le «  largage » visait, aussi, à organiser le néocolonialisme. Si les Etats africains étaient restés liés à la France dans un cadre strictement démocratique, le colonialisme aurait certainement été, de ce fait, aboli. Car par le jeu de la démocratie, l’exploitation des peuples d’outre-mer n’aurait pu perdurer. Les dirigeants français – européens ou africains –, dorénavant suspendus à la sanction des urnes des citoyens d’Afrique autant qu’à celle des métropolitains, auraient été contraints de traiter l’ensemble du peuple français, y compris au sud de la Méditerranée, avec dignité. Il eût fallu, par conséquent, procéder à la redistribution équitable de l’impôt, sous la forme de tous les services publics qui contribuent au développement efficace d’une nation : école gratuite, sécurité sociale, infrastructures, etc.

On le voit, loin de mettre un terme au colonialisme, la prétendue décolonisation orchestrée par Charles de Gaulle, avec la complicité de la majorité de la classe politique métropolitaine, visait en réalité la poursuite de l’exploitation de l’Afrique, sans que les peuples n’en bénéficient. De ce point de vue, en dépit des trompe-l’œil sémantiques, non seulement la décolonisation n’en fut pas une, mais elle fut en définitive très exactement le contraire. Autrement dit, les prétendues « indépendances » furent conçues, dès l’origine, comme de véritables tremplins du néocolonialisme…

En ce sens et paradoxalement, serais-je tenté d’ajouter en reprenant une célèbre formule de Lénine, on pourrait dire que la décolonisation, loin d’être une défaite du capitalisme, fut en réalité son « stade suprême », doublé d’une autre stade suprême : celui d’une forme rampante du racisme.

Un choix réactionnaire décidé par un « officier de filiation nationaliste et conservatrice, voire monarchiste » (Pierre Viansson-Ponté), aux yeux de qui la France était « avant tout une nation de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne ». Or, comme nous l’avons montré dans l’Histoire occultée, une telle conception de la « francité » s’oppose, de toute évidence et radicalement, aux valeurs de la République héritées de la Révolution de 1789.

De vous à moi, chers lecteurs, ce qui me frappe, à vrai dire, ce n’est pas tellement que cette vérité soit encore ignorée et tue, tant elle dérange de monde, et pour toutes sortes de raisons. Non, ce qui m’étonne le plus, c’est que la thèse qui prévaut encore exclusivement aujourd’hui est celle du général de Gaulle en personne, telle qu’il la « servit », si vous me passez l’expression, aux journalistes et au monde entier, lors de sa conférence de presse du 11 novembre 1959. Conférence de presse au cours de laquelle il fit mine de fustiger les partisans métropolitains de l’abandon, alors qu’au même moment, il négociait secrètement l’indépendance de la Fédération du Mali avec Léopold Sédar Senghor et Modibo Keita, dans les conditions que l’on sait… Bien à vous,

Alexandre Gerbi

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