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Eseka: La deuxième vie du Mpodol

 
La statue de Ruben Um Nyobè trône désormais à quelques mètres de sa tombe.



La statue de Ruben Um Nyobè trône désormais à quelques mètres de sa tombe.

Sous une des tentes attenantes à la tribune officielle, peu après 15 heures, en ce samedi 23 juin ensoleillé, Lihan Li Massock lève subitement ses yeux pétillants vers la statue du Mpodol encore drapée d´un voile jaunâtre. Les muscles de son visage laissent échapper quelques frémissements. De temps à autre, il promène l´indexe tremblotant de sa main droite sur ses lèvres, signe de son impatience. D´autant que Ananie Rabier Bindji, maître des cérémonies, en monopolisant quelque temps encore la parole, tarde à donner l´opportunité à Augustin Frédéric Kodock de tirer la ficelle qui laissera apparaitre le monument. 15h05, l´ouvrage de l´artiste Christian Mbolo se laisse enfin découvrir. Le regard de Lihan Li Massock se fige pendant un bon moment sur la statue dorée de plus de 4 mètres de hauteur, illustrant la sortie du train du secrétaire général de l´Upc d´alors, repondant à la foule venue l´accueillir à la gare d´Eseka, le 17 décembre 1952, de retour de New York où il délivra un laïus aux Nations unies sur l´indépendance du Kamerun.
Calme et indifférent au concert d´acclamations, cet octogénaire sanglé dans une veste bleue délavée, le visage émacié caché par une casquette blanche, est en train de ressasser les souvenirs de son séjour dans le maquis avec Ruben Um Nyobè, du temps il appartenait au Comité national d´organisation (Cno), la branche armée de l´Upc. Il a certainement conscience d´être un privilégié; lui, l´un des rares "maquisards" encore vivant à assister à l´inauguration du monument dédié à son héros. Peut être est-ce pour cela qu´il a tenu à quitter Biban, son village, pour vivre l´événement.

Durant la cérémonie, il promène son regard avec détachement sur la foule et les différents intervenants. Probablement ne se reconnait-il pas dans le "c´est nous qui avons trahi Mpodol Ruben Um Nyobè et l´avons tué" d´Augustin Frédéric Kodock. Toujours est-il qu´il reste impassible lorsque, convoquant De Gaulle, le secrétaire général de l´Upc dégage - en français - la signification de la rencontre, pour arracher des applaudissements du millier de personnes ayant effectué le déplacement en concluant : "Le symbolisme de cette statue est la pardon que nous demandons à Mpodol pour l´acte que nous avons posé." En espérant que, à quelques mètres de là, du fond de sa tombe bétonnée il y a un demi siècle, dans l´enceinte de la mission protestante, le héros nationaliste ait entendu l´acte de contrition.

Les veuves - Martha Um et Marie Ngo Ndjock - et leurs descendants, notamment "Leader" ( Daniel, le fils né dans le maquis et qui vit en France était la vedette tout au long de la cérémonie) ont tenu par leur présence à conférer un cachet de reconnaissance à cette inauguration.

La cérémonie achevée, Lihan Li Massock, soutenu par deux de ses fils, indifférent au reporter, s´éloigne de l´effervescence qui s´empare d´Eseka. Pour probablement goûter à la quiétude de Biban après avoir vecu un "moment historique" selon A F Kodock.

Omer Mbadi Otabela

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