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Manu Dibango : Un demi-siècle de succès.

 
Les clichés sont saisissants. Une foule compacte amassée aux abords de la route. De nombreux groupes de danse folkloriques armés d’instruments hétéroclites. Au bas de la passerelle, quelques figures emblématiques de la musique Camerounaise attendent.



12.12.2003

Eugène Dipanda

A 70 ans, le célèbre saxophoniste n’a pas fini d’accumuler les lauriers.

Les clichés sont saisissants. Une foule compacte amassée aux abords de la route. De nombreux groupes de danse folkloriques armés d’instruments hétéroclites. Au bas de la passerelle, quelques figures emblématiques de la musique Camerounaise attendent. Certains dépositaires de la tradition Sawa aussi. Un groupe de journalistes s’est rangé dans un coin. Magnétos à la main. On espère décrocher la première interview. L’avion en provenance de Paris s’immobilise sur le tarmac. Le fils prodige est dedans. Une troupe d’individus difficilement reconnaissables l’accompagnent. C’est le retour au pays natal. Triomphal. Un programme hyper chargé va suivre. En commençant par un défilé motorisé à travers les rues de la capitale économique. Sans compter la reconnaissance du bureau du Ngondo qui l’élèvera au rang de patriarche ; et la bénédiction des ancêtres sur les berges du Wouri. Le kick-off est bel et bien lancé. Celui de la fête à Manu. Pour ses soixante-dix années de vie. Et ses cinquante ans de carrière musicale. Un vrai parcours de combattant, qui doit être célébré en deux temps. D’abord ce vendredi 12 décembre, date de naissance de Manu, au Palais des congrès de Yaoundé. Puis, samedi 13 décembre 2003, pour la toute première fois en spectacle populaire, au stade Mbappè Lepe de Douala.

Certains habitants de la planète terre, aux quatre coins du monde, n’ont en effet entendu parler du Cameroun qu’à travers lui. Son éternel crâne chauve, luisant à plusieurs dizaines de mètres, représente tout un concept. Son rire tonitruant, débité à temps et à contre-temps, donne prouve qu’il est d’un bon vivant accompli. L’écho profond de son saxophone, qui ne le quitte presque jamais, continue de résonner aux confins des continents. Les magazines people les plus célèbres du monde consacrent, depuis plusieurs décennies, des pages entières à relater les exploits qu’il a réalisés dans le domaine musical. A la radio et à la télé, au Cameroun comme ailleurs, difficile de concocter des programmations dans le style world music, sans un brin de Manu. Qu’il soit auteur-compositeur ou simple musicien-accompagnateur, le " Grand Manu ", comme on l’appelle respectueusement, a en effet contribué à l’enfantement de milliers d’œuvres. Né le 12 décembre 1933, Emmanuel Ndjokè Dibango, de son vrai nom, a donc 70 ans. Sept décennies qu’il aura globalement passé à voyager à travers le monde. Arrivé très jeune (15 ans) au pays des " Blancs ", la poursuite de ses études aura pourtant été sa préoccupation première.

D’où son passage en 1949, à l’internat de Saint-Calais et au lycée de Chartres. A l’époque, la musique ne représente pas grand-chose pour lui. Juste un passe-temps, qui va néanmoins prendre progressivement du volume dans son emploi du temps. La mandoline est le premier instrument qui va le séduire. Il se met à son apprentissage, avant de succomber aux charmes des sonorités distillées par le saxophone, le clavier, le vibraphone, le marimba… Un vrai boulimique ! Désormais passionné du chant, il fait la connaissance de Francis Bebey, qui va, pour ainsi dire, le prendre sous son aile. Appelé à vivre de ses propres moyens, il décroche son premier job dans une boîte de nuit, Le Monaco. Son petit salaire l’aiderait, pense t-il, à intégrer une grande école de commerce. Peine perdue. La seconde partie du baccalauréat lui échappe. Mécontent, son père lui coupe définitivement les vivres…
Très vite, il se rendra à l’évidence. Seul ses appointements au night-club ne peuvent subvenir à tous ses besoins. Il faut se battre " comme un homme " ; se faire un nom, si possible. Heureusement, le talent musical est en train de se forger. C’est une première solution.

Manu se découvre des symboles : Armstrong, Ellington, Young, Parker… tous des icônes du jazz. Il va suivre leur chemin. Aidé par certains amis, il commence la ronde des cabarets. De Paris à Bruxelles, la tâche s’avère ardue. Premier contrat tout de même, en 1958, au Chat noir à Charleroi ; puis deux ans plus tard, aux Anges noirs, night-club Bruxellois très fréquenté par la diaspora africaine. Une âme de musicien se consolide en Manu. Ses errances le mettent sur la piste d’un grand chanteur Congolais, Kabasele, qui va le recruter dans son groupe, " l’African jazz ", qui fait un véritable tabac dans les années soixante. Une quarantaine de chansons plus loin, Manu est devenu presque " Grand ", un homme mûr, incontournable musicien poly-instrumentiste. Soucieux de se faire sa propre place au soleil, il commence à composer lui-même ses chansons. " African soul ", sa première maquette bâtie autour d’un rythme hybride, fusion de Rumba, de latino et de jazz, ne trouve malheureusement pas preneur parmi les producteurs. Rien n’y fait. Le travail continuera, avec davantage d’application et d’enthousiasme. Avec Kabesele, il effectuera une tournée au Zaïre. La pêche ! Manu séduit par son talent. Il y rallongera son séjour, le temps de s’occuper de l’animation quotidienne de l’Afro-Negro, alors la boîte la plus " tendance " de Kinshasa. Mieux outillé, il va ouvrir un club, " Tam-tam ", conçu sur le même modèle. Le début de la gloire. Réconciliation avec le père…

Retour au Cameroun. Avec le même concept, " Tam-tam ", Manu distille la bonne humeur sur les berges du Wouri à Douala. Mais l’aventure sera moins rentable, puisque l’homme ne semble pas avoir le don des affaires. Banqueroute. Reparti d’urgence à Paris, il reprendra le même train-train, dans l’orchestre de Dick Rivers, puis dans celui de Nino Ferrer où il devient le directeur. Maladivement instable, il n’y fera pour autant pas long feu. Il se rapproche de la compagnie Tutti, avec qui il signe son premier contrat d’édition. En 1969, " Saxy party " est dans les bacs, avec le concours de Philips. Appréciation mitigée. Rebond :" à l`occasion de la huitième coupe d`Afrique des Nations, grand événement footbalistique qui se déroule à Yaoundé en 72, Manu compose un hymne dont la face B du 45 tours n`est autre que le plus gros tube africain de tous les temps, "Soul Makossa". C’est le premier tube africain à faire chavirer les Etats-Unis, raconte t-on. L’homme caracole au sommet de tous les hits. Les remix pleuvent de par le monde. Même le très célèbre Michael Jackson n’y résistera pas. Plagiat ! La notoriété de Manu s’affirme. Le Camerounais fait le plein de l’Olympia en 1973. Le rêve ! Les sollicitations pleuvent. Les albums se succèdent en chaîne. Tous des tubes. Pendant quatre ans, l’orchestre de la radio-télévision Ivoirienne va bénéficier de ses services, en tant que directeur. Grâce à son album " Home Made ", Manu rencontre le roi de l’afrobeat, Fela. Il rencontrera ainsi des légendes de la chanson dont, Ray Lema, Robbie Shakespeare, Sly Dunbar, Bill Laswell, Bernie Worrel, Herbie Hancock… la crème jazzy de l’époque.

" Trois kilos de café "

Fatalement, le phénomène Manu commence à intéresser toutes les classes culturelles. En 1990, une journaliste du quotidien Français Le Monde, Danielle Rouard, se charge de rédiger l’autobiographie de l’artiste, sous le titre " Trois kilos de café " : un ramassis de tribulations qui auront contribué à forger le solide caractère de Manu Dibango. En musique comme ailleurs ! La preuve, on l’a vu plus d’une fois, tenir en haleine les téléspectateurs de France 3, avec son programme " Salut Manu ". A soixante-dix ans, on n’a pas l’impression qu’il affiche quelque signe de lassitude. Toujours droit sur son imposante stature, les doigts de la main droite presque toujours occupés par une cigarette à moitié grillée, il semble même plus jeune que jamais. Les succès fous engrangés avec ses derniers albums, sont la preuve de cette éternelle et divine vigueur. Concepteur des " Soirs au village " à Saint-Calais, le repère de Manu Dibango est devenu, depuis 1998, une plaque tournante pour tout artiste africain de passage en France. Tout au long de sa riche carrière, on lui a cependant régulièrement reproché sa relative distance vis-à-vis des jeunes qui voudraient se lancer sur son chemin. Défaut qu’il essaye tant bien que mal de rattraper depuis l’année 2000, au moment où il commet son album " Mboa su ", réalisé avec le concours de plusieurs jeunes chanteurs et musiciens Camerounais, dont Richard Bona et Douleur. " Kamer feeling ", autre récent album, porte entre autres les griffes de Ruth Kotto et Koko Ateba…

Lors du légendaire passage au troisième millénaire, Manu Dibango a d’ailleurs eu droit à une reconnaissance de son pays, avec le footballeur Roger Milla, en tant que figures emblématiques du siècle écoulé. Meilleurs ambassadeurs du Cameroun de tous les temps, en fait, puisque personne d’autre, de l’avis commun, n’a jamais porté aussi haut et aussi loin l’étendard du pays que ces deux-là ! " Toujours aussi actif, Manu travaille chez lui avec Ray Lema à la recherche du Bantou Beat, cocktail jazzy de groove de l`Afrique centrale. Le 14 mars dernier, il a signé son grand retour à Douala, sa ville natale, où il n`avait pas joué depuis 27 ans. Il s’est notamment produit dans la nouvelle salle de La Pêche music hall sur invitation des Rencontres internationales des musiques du sud (Rims), accompagné des membres du groupe Macase ". Au Palais des congrès de Yaoundé et au stade Mbappè Lepe de Douala, le " Grand Manu " devenu Président des musiciens et chanteurs Camerounais, va donc, une nouvelle fois, faire résonner son sax enchanteur, et gratifier ses fans de son rire ravageur. Ses jeunes confrères comme Bebe Manga, Henri Njoh, Dinaly, Lapiro de Mbanga, Beko Sadey, Douleur, Macase et bien d’autres, seront là pour lui dire joyeux anniversaire. Pour le travail bien fait et ces longues années qu’a bien voulu lui accorder le Seigneur.
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