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Meinrad Hebga, Fabien Eboussi Boulaga, Engelbert Mveng … Au commencement du synode était le concile !

 
Beaucoup a été dit avant, pendant et après la visite du pape chez nous. Mais nulle part il n’a été question de l’historique même du synode africain qui vient de connaître sa conclusion à Yaoundé. Une conspiration du silence ?


Beaucoup a été dit avant, pendant et après la visite du pape chez nous. Mais nulle part il n’a été question de l’historique même du synode africain qui vient de connaître sa conclusion à Yaoundé. Une conspiration du silence ? Voici un article qui va certainement permettre de combler cette lacune et … relancer le débat.

Par Philippe BISSEK

“…Emancipation d’Eglises sous tutelle. Paru un an avant que Fabien EBOUSSI BOULAGA ne formulât le vœu d’un concile africain, il fut (…) un texte de référence qui dénonçait avec vigueur, la sujétion qu’exerçait les Eglise missionnaires sur les Eglises qu’elles avaient fondées… ”. C’est en ces termes pour les moins polémiques que René P Luneau de la collection “ Chrétiens en libertés ” chez Karthala, présente le récent livre de Meinrad P. HEBGA : “

Afrique de la raison, Afrique de la foi ”.

Nous n’avons pas l’intention de commenter le livre de Meinrad P. HEBGA, encore moins à notre tour d’engager une quelconque polémique. Nous laissons ce privilège, voire ce risque, à d’autres chroniqueurs. Retenons néanmoins que celui-ci, malgré le fait, courant, qu’il soit passé inaperçu au Cameroun, présente le plus grand intérêt. Non seulement parce qu’il est puissant et dense, mais aussi parce qu’il se situe dans le strict prolongement du synode que le Cameroun vient d’accueillir, en même temps que le Saint-Père en personne. Il est donc, pour tous les chrétiens et les autres aussi, à lire absolument.

Mais alors, pourquoi avoir donné l’impression de vouloir opposer deux penseurs africains de la meilleure cuvée ? Quelle importance cela revêt-il que l’un et l’autre aient publié à des dates différentes, des travaux qui, en définitive véhiculent les mêmes messages ? S’agirait-il d’un simple rappel historique ? Et si cela était le cas, pourquoi avoir pris le risque d’une éventuelle erreur si l’on s’en tient aux autres écrits des auteurs concernés ? Voilà, loin de tout procès d’intention, autant de questions !

“ … je propose … qu’un concile soit convoqué … ”

Ce faisant, l’essentiel, pour nous Camerounais en particulier, c’est la fierté de découvrir ou de se souvenir que l’idée du synode que nous venons de connaître, a jailli de chez nous. Pour une fois, nous n’avons pas eu besoin d’une quelconque “ assistance technique ”. Et si cela se trouve, c’est peut-être pour cette raison officiellement tenue confidentielle que Yaoundé a été le lieu de prédilection, en vue de la proclamation de ce qui est dorénavant convenu d’appeler “ l’Exhortation post-synodale ” !

Car, au commencement du synode africain, il y avait le concile. Un concile, voilà ce que les africains de la haute intelligentsia catholique avaient appelés de tous leurs vœux. C’était par la voix de Fabien EBOUSSI BOULAGA. Il en parlait le premier, lors d’un colloque à Abidjan en 1977 sur le thème “ Catholicisme et civilisation africaine ”. Il prononça “ à contretemps ” ces paroles prophétiques : “ … Le sursaut général ne peut qu’avoir la forme d’une convocation de tous pour une prise de conscience devant dieu, de ce tournant de notre histoire, pour travailler à mettre fin à notre diaspora interne, pour exercer directement, non plus par procuration, notre responsabilité vis-à-vis de la catholicité (…). Je propose en conséquence qu’un concile de l’Eglise catholique en Afrique soit convoqué. La mutation spirituelle de notre continent, les problèmes gigantesques et inouïs qu’il affronte, désignent ce recours comme nécessaire et ce moment comme favorable et bon. Il serait sans modèle et sans précèdent. Notre Eglise s’y donnerait pour la première fois, sa propre représentation d’elle-même… ”

Le synode : une demie - victoire !

À la vérité, cette intervention de Fabien EBOUSSI comme la plupart de ses écrits, comme du reste aussi “Emancipation d’Eglises sous-tutelle ”, provoquèrent au Vatican comme ailleurs un lever de bouclier tous azimuts. Des voix s’élevèrent pour, à défaut barrer la voie à ces jésuites iconoclastes, au moins les ramener sur des chemins plus conformes à “ l’Orthodoxie Romaine ”. Que l’on se souvienne de “ la démission ”. Cet article publié en début 1974 avait soulevé une “vive émotion ” la même année, au cours du synode consacré à l’évangélisation. Il est vrai que fabien EBOUSSI avait poussé le bouchon très loin : “ Que faire, se demandait-il ? La réponse sera brève : que l’Europe et l’Amérique s’évangélisent elles-mêmes en priorité. Qu’on planifie le départ en bon ordre des missionnaires d’Afrique”. Poursuivant sa logique jusqu’au bout, il finira d’ailleurs quelques temps après, par rendre sa chasuble à qui de droit. Quant à M. HEBGA, après son ouvrage précité, il dut en publier un autre dans la foulée, “ Dépassements ” procédant ainsi sans rien renier de fondamental, à un “ recentrage ” du débat par rapport à ses précédentes et virulentes prises de position. Fait caractéristique, cette nouvelle initiative transita préalablement par les mailles vigilantes de la censure canonique.
Puis le temps passa, comme seule sait le laisser passer l’Eglise catholique. Elle qui dispose d’un atout imparable : l’éternité et la gestion méticuleuse de celle-ci. Mais les grandes idées on la peau dure. De plus, le Vatican est essentiellement réaliste. De sorte que chemin faisant, il commença à infléchir sa position. Il faut dire que d’autres personnalités avaient fait irruption dans cette croisade. Citons de manière non exhaustive : Léopold Sedar Senghor. Alerté par Alioune Diop qui avait organisé par le truchement de sa maison d’édition le publication des écrits que nous venons de citer, il rendit visite à l’Evêque de Rome et l’interpella à ce sujet. S’en mêlèrent aussi le cardinal Malula, puis Engelbert P. Mveng.

Voilà pour la petite histoire !

Le reste tout le monde le sait. Lorsque Rome en vient en prendre la décision finale, il n’est plus question de tenir un concile, mais un synode. Simple question de sémantique ? Voire. Car dans la hiérarchie des assises catholiques. Un concile c’est différent d’un synode. Dans le premier cas il s’agit d’une assemblée d’évêques, de théologiens…, réunis pour régler des questions concernant le dogme, la liturgie et la discipline ecclésiastiques. Il y en a des œcuméniques, des Nationaux, des Provinciaux … Ils se tiennent à titre exceptionnel, lorsque Rome estime que le jeu en vaut la chandelle. Depuis Saint Pierre, il y en a eu au total 21 du premier type. Un synode par contre, est une ordinaire assemblée religieuse. Les modalités de sa convocation sont plus abordables. Certes, en 1967 fut créé par le Pape Paul VI le “ Synode des Evêques ”, qui n’en demeure pas moins une instance consultative. Et c’est ce type même d’assises que l’on a offert finalement aux africains.

En somme, le souverain pontife a estimé que l’Afrique ne méritait guère un concile. Contrairement au continent américain qui, dans la même situation au 19ème siècle, avait été jugé tout-à fait digne d’en bénéficier.
Voilà à notre avis la réalité des faits. L’on a que ce que l’on mérite. La haute hiérarchie catholique africaine dans cette affaire ne s’est jamais véritablement battue pour quoique ce soit, en dehors de quelques “ illuminés ” qui, au demeurant étaient traité comme tels. Elle s’est contenté de voler au secours de la victoire, une demi-victoire au demeurant, à l’image de tel cardinal ou tel archevêque que l’on a vu récemment pérorer à la télévision, dans le cadre d’un évènement à la conception duquel ils n’ont pas pris part, quand ils n’ont pas tout simplement essaye d’en torpiller l’avènement.

Quid des pères du synode africains ?

Ceci dit, que sont devenus les Pères du Synode africains ?
Bien qu’Engelbert Mveng n’ait été, à l’instar de Mgr Plumey, nulle part nommément cités au cours des homélies de Yaoundé, son sort est plus que jamais d’actualité. Il a payé, et de quelle manière, ce que Achille Mbembe appelle “ L’impôt du sang ”. Nous prions et continuerons de prier pour que ce sang, il ne l’ait pas versé en vain. Nous prierons aussi - c’est notre devoir de chrétien - pour ceux qui l’ont lâchement assassiné, à condition que l’on nous livre leur identité de canailles qui ne valent même pas la corde qui servira à les pendre.

F. EBOUSSI qui les a quittés, est aujourd’hui reconverti à la vie civile. Cet auteur fécond (de “ Christianisme sans fétiches ”, de “ Les conférences nationales : affaires à suivre ”, etc.) continue à mener le même combat. En pleine possession de ses moyens, convoité par nombre d’universités à travers le monde, il n’en pas été moins contraint par la force des choses de quitter la nôtre, celle de Ngoa-ékéllé où il enseignait. Nous prions le Seigneur-Tout-Puisant de nous le préserver des sbires, des sicaires et autres scélérats qui rôdent partout en ce moment, de ceux-là mêmes qui ont contraint Jean Marc Ela à l’exil.

Quant à Meinrad P. Hebga, égal à lui-même il avance imperturbablement. “Afrique de la raison, Afrique de la foi ” est la dernière manifestation de son profond engagement, de son combat pour la promotion d’un Homme Nouveau sous nos cieux, pour une inculturation qui respecte les valeurs africaines. Il est toujours Dieu merci, vivant. Les initiés ont probablement tous remarqués l’absence lors des cérémonies de Yaoundé, de ce Jésuite qui n’a toujours pas “ renoncé à sa liberté de propos ”. Il vaquait nous dit-on à d’autres occupations à l’étranger. Il avait pourtant été spécialement invité, pour son expertise, à participer aux travaux proprement dits du Synode tenu à Rome en mai 1994. L’a-t-on éloigné pour des raisons inavouées ? Pourquoi ne pas avoir organisé, en marge des cérémonies de Yaoundé, des conférences, des colloques au cours desquels des personnalités comme celles-la seraient intervenues pour une plus ample information publique ?...

Concluons !

Ces quelques faits historiques et anecdotiques, sans doute très brièvement relatés, doivent permettre nous l’espérons vivement d’appréhender sous un angle nouveau cet extraordinaire évènement qui a fait à Yaoundé, les 14, 15 et 16 Septembre 1995, la capitale du monde catholique. Beaucoup a été dit avant, pendant et après la visite du Pape chez nous certes, mais nous aurions vivement souhaité que les mariologues, les christologues et autres exégètes actifs en cette occasion, nous raconte aussi par le menu, l’historique même du synode africain. Car sans passé, il n y pas d’avenir digne de ce nom.

Nous nous en remettons donc à tous ces spécialistes, aux Princes de l’Eglise, aux laïcs engagés, afin que l’indispensable débat qu’induit la récente exhortation post-synodale, se poursuive activement.

Source : L’Expression N°25- du 06 octobre 1995

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