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Françoise Mbango : Qui te peut ? (CAMEROUN LINK-21.08.2008)
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D’aucuns n’ont pas hésité à soutenir que le Sieur Ange Sama, en mal de popularité, cherchait à être célèbre en suspendant Françoise Mbango. Une décision qui s’est heurtée au droit de veto du Chef de l’Etat qui interviendra pour que la double médaillé
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Françoise Mbango : Qui te peut ? (CAMEROUN LINK-21.08.2008)
Parlons peu, parlons vrai. Ils n’étaient pas nombreux à croire à l’immense potentiel que Dieu a mis en la Camerounaise Françoise Mbango, double médaillée olympique au triple saut féminin, deux fois reines de sa discipline et de manière consécutive. Avec toute la campagne d’intoxication dont elle a été victime, même le plus téméraire des sponsors n’a pas cru en elle. Heureusement, contre vents et marrées, elle a continué à travailler pour décrocher un autre précieux métal aux Jeux Olympiques de Pékin 2008, en Chine. Et de quelle manière ? Avec maestria, brio et comme le disent si souvent nos frères anglophones « with flying colours ». Pour quatre bonnes années, Françoise Mbango Etonè conservera le titre de championne olympique du triple saut féminin acquis à Athènes lors des derniers Jeux Olympiques. En finale de la discipline le dimanche 17 Août dernier, la sauteuse camerounaise a effectué un bond de 15,39m. La médaille de bronze revient à la Grecque Hrysopiyi Denetzi (15,32m).Par cette performance, la Camerounaise établit un nouveau record de la discipline. Jusqu’ici, c’est l’Ukrainienne Inessa Kravets qui détenait le record 15,33 m, obtenu aux Jeux Olympiques d’Atlanta de 1996. Il ne s’agit pas de n’importe quel exploit. C’est d’un véritable exploit qu’il s’agit, tant l’athlète camerounaise a vécu des moments difficiles. D’abord Mbango retrouve les sautoirs après 2 années de passage à vide dues à la maternité. Après cet épisode, l’héroïne du triple saut doit faire face aux caprices de la fédération camerounaise d’athlétisme qui la suspend sous le prétexte qu’elle n’avait pas répondu présente aux jeux d’Alger, en Algérie. Beaucoup s’étaient alors posé la question de savoir pourquoi Ange Sama, président de la Fca s’acharnait tant sur la personne de Françoise Mbango, pourtant championne olympique.
D’aucuns n’ont pas hésité à soutenir que le Sieur Ange Sama, en mal de popularité, cherchait à être célèbre en suspendant Françoise Mbango. Une décision du président de la fédération camerounaise d’athlétisme qui s’est heurtée au droit de veto du Chef de l’Etat qui, à chaque reprise, interviendra pour que la double médaillée d’or olympique puisse représenter le Cameroun aux grandes compétitions internationales dont les JO de Beijing 2008. Membre de la Cameroon Olympic Team, Françoise va se rendre en Chine de manière individuelle et ne sera pas logée au Village olympique comme les autres sportifs camerounais devant défendre les couleurs nationales à ces Jeux Olympiques. Dans l’optique de montrer, et avec raison, que les responsables de la fédération camerounaise ont eu tord de la punir pour ce dont elle n’est pas responsable, Françoise Mbango va battre le record mondial, et fera flotter haut dans le ciel Pékinois le Vert-Rouge-Jaune frappé d’une étoile dorée au centre, c’est le drapeau du Berceau de nos ancêtres, le Cameroun ; à un moment où le pays tout entier ne cessait d’essuyer de nombreuses défaites sur le terrain des compétitions très féroces. Comme une déesse, elle a su apporter la joie et l’espoir à tous les Camerounais qui avaient cessé de croire que le pays pouvait encore quelque chose. Le fameux slogan « Impossible n’est pas Camerounais » qui donne le courage et requinque tout citoyen en difficulté a refait surface en Chine, dans le nid d’oiseau, grâce à une Dame, Françoise Mbango Etonè, dont l’histoire retiendra comme étant celle qui a battu un record olympique en triple saut féminin. Grâce à elle, le Cameroun tout entier s’est sentir fier et d’être un seul malgré les querelles quotidiennes et les fléaux qui font le lot des populations camerounaises du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest. Dans les chaumières à Douala, ils ont été nombreux un poussé un ouf de soulagement après son exploit. « Françoise Mbango, qui te peut ? », ont lancé de nombreux citoyens.
SEUL LE TRAVAIL PAIE
Lorsque Niels Marquardt, l’ex ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique au Cameroun déclare, en 2006, lors d’une conférence de presse à Yaoundé que « Lorsque dans un pays, les jeunes trouvent que la feymania, la corruption et autres détournements de fonds publics sont des exemples à suivre, cela signifie que la situation est grave et qu’il faut faire quelque chose ». C’est sans doute parce que le diplomate américain, aujourd’hui remplacée par Janet E Garvey, avait remarqué, comme de nombreux observateurs, que la jeunesse camerounaise était en passe d’être des amateurs de la facilité, jusqu’au point de trouver comme solutions à leurs différents problèmes quotidiens la corruption et la facilité. Il est évident, et personne ne dira le contraire, que le double exploit réalisé par la sauteuse camerounaise est synonyme de l’endurance, de la détermination et de l’abnégation dans toute entreprise que l’on décide d’embrasser dans la vie. Autrement dit, le succès de Françoise Mbango est, aujourd’hui, la preuve même que seul le travail paie dans tout ce qu’on entreprend dans la vie. On se souvient des moments difficiles vécus par l’athlète bien des années avant 1998. Ensuite, de 1998 à 2008. En 2003, elle est seule à assurer sa préparation pour les Jeux Olympiques d’Athènes en Grèce de 2004. Après sa toute première médaille d’or olympique, elle fait un arrêt dans l’optique de mettre au monde son premier rejeton. Elle prend alors plus de 25 kilos de graisse. Difficile donc de croire qu’avec un amas de chair comme celle-là, elle réussirait à décrocher la moindre médaille à ces JO 2008. Mais c’était très tôt sous estimer notre championne olympique.
Dans une interview exclusive accordée aux journalistes de RFI à Beijing, et reprise par le quotidien Le Messager, la championne affirme que ça n’a pas été facile de retrouver la forme . « Le plus difficile était de brûler les 25 kg de graisse que j’avais pris », déclare-t-elle, avant d’ajouter qu’il fallait se lever tous les matins pour le footing matinal. Perdre 25 kg, un véritable exploit. Combien sont-ils à Douala ou à Yaoundé qui peuvent, ne serait-ce que, perdre 10 kilogrammes après s’être empiffrés de façon incontrôlée ? Question. A regarder de près la photo de près dans les journaux, on comprend qu’elle a travaillé dur pour retrouver son poids et sa silhouette de 2004. Quel exploit ! Surtout en ce moment où, au Cameroun, les jeunes ne savent plus à quel saint se vouer. Les anciens leur ont tout simplement appris que pour réussir, il faut recourir à des voies peu orthodoxes. « Soit vous baissez la culotte, soit vous crever de faim », soutiennent certains jeunes à qui on aurait demandé de rejoindre un club sectaire avant l’obtention d’un boulot. Heureusement qu’au pays, il y en a encore comme Françoise, qui croient dur comme fer que seul le travail paie. Ne dit-on pas chez nous qu’il faut se méfier des choses faciles ? Ceux qui ont la chance d’avoir vécu longtemps sur terre savent de quoi il est question. L’expérience s’acquiert au fil des ans. Il ne faut donc pas se leurrer. Seuls ceux qui auront excellé dans leur domaine auront la chance et le droit de s’asseoir à table avec des rois. Mais comment faire, face à ces multiples fléaux qui brisent le moral des jeunes au quotidien? Françoise Mbango a peut-être la solution.
UN EXEMPLE POUR LA JEUNESSE
Au lendemain de l’exploit historique réussi aux Jeux Olympiques de Beijing par la triple sauteuse camerounaise Françoise Mbango Etonè, le Chef de l’Etat n’ a pas manqué d’adresser lundi à notre championne ses vives félicitations. Dans un message rendu public le lundi 19 Août 2008, le président Paul Biya salue les prouesses exceptionnelles de cette « Lionne Indomptable de l’athlétisme ». Un message qui précède ceux des nombreux citoyens du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest du triangle national. Et qui est la preuve même que cette jeune femme de 32 ans est l’exemple à suivre par nos jeunes compatriotes. Une femme, en plus, qui vient de réussir, deux fois de suite, ce que pleins d’hommes n’ont pas pu réaliser dans un environnement marqué par la corruption, la tricherie, le mensonge, le snobisme, la prolifération des sectes et de nouveaux fléaux sociaux, véritables obstacles à la réussite sociale. Malgré tout cela, elle a réussi a inscrire son nom dans les anales de l’histoire du Cameroun comme étant le premier citoyen à remporter pour le Cameroun, deux médailles d’or olympique, et de manière consécutives ; et enfin comme la première femme camerounaise a décroché une médaille d’or olympique pour le Cameroun. C’est d’abord le Cameroun qui est ainsi honoré, ensuite l’Afrique toute entière. On se souvient qu’il y a, quelques années encore, les jeunes rêvaient tous d’être des feymen pour faire la fête, aujourd’hui ils devront rêver sûrement d’être comme Françoise Mbango, par le travail et sans tricherie.
Joseph Roland Djotié,
Camerounlink.net, à Douala.
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