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50 ans après l’assassinat de Um Nyobe

 


[New Haven - États-Unis] - 09-09-2008 (Ndzana Seme)

L’UPC doit lutter pour la libération et les réparations coloniales Au moment où se dessine l’espoir que l’UPC menée par des leaders de la seconde génération pourrait prendre le relais de la lutte inachevée, ceci après une longue hibernation imposée ces dernières décennies par les forces néocoloniales au pouvoir, il y a lieu de rappeler les méthodes originales de lutte et de suggérer des stratégies adaptées à la situation contemporaine.

 

 Il est clair que sous le règne de Paul Barthélemy Biya, aucune solution politique, aucune élection ne libérera les populations camerounaises du carcan néocolonial où elles se trouvent actuellement enchaînées. Deux axes de combat s’imposent à l’heure actuelle : la front armé pour déposer le régime néocolonial, et le front diplomatique et judiciaire pour réclamer les réparations de la part des anciennes puissances coloniales pour leurs crimes, leur exploitation et leurs vols commis au Cameroun.


Le 3 avril 1950, lors du premier congrès de l’UPC tenu à Dschang, Um Nyobe exposa la stratégie de lutte de libération fondée sur les deux méthodes « formation des militants et éducation de la masse. »

Il s’opposait alors clairement à la logique d’une lutte à travers la bureaucratie des partis politiques quand il déclarait que : «  l’UPC n’est pas une sorte d’Etat-major où l’on discute. »


L’ancien enseignant et charismatique leader syndicaliste définissait alors sans équivoque l’UPC comme «  un mouvement de masse où les larges couches de la population doivent prendre conscience de leur rôle dans la lutte pour la libération nationale, dans la lutte pour la démocratie et la paix ».

L’UPC a donc pour mission originelle d’éduquer et de former les populations camerounaises dans la lutte pour la libération nationale, la démocratie et la paix.


La libération armée est plus urgente que jamais


Le 1er Janvier 1960 fut célébrée comme une cérémonie d’indépendance par l’administration d’occupation coloniale française, après que les troupes françaises, un an et demi auparavant, eurent assassiné celui qui organisa le mouvement des revendications pour l’unification nationale et l’indépendance, à savoir le « Mpodol » [porte-parole ou messager, en langue bassa] Um Nyobe.

C’était alors plutôt une fausse indépendance, une simple passation des services de l’administration coloniale des mains de l’occupant français partant à celles de leurs suppôts néocoloniaux et collaborateurs terroristes dirigés par l’agent postal Ahmadou Ahidjo.


Nous voyons clairement aujourd’hui que, plus que pendant les années 1950, les populations camerounaises ont besoin de se libérer d’un régime néocolonial qui ne cesse d’exercer la terreur sur les populations camerounaises, de leur refuser toute démocratie, de leur refuser toute sécurité et toute paix, et de les plonger dans une pauvreté sans précédent dans l’histoire de leurs sociétés depuis l’époque précoloniale.


Au regard de l’inégalité des forces, le Mpodol avait d’abord cherché et prôné une libération par des moyens politiques et pacifiques.

Il disait alors notamment que « l’UPC obtiendrait l’indépendance, non par les armes, mais dans le calme et dans le cadre de la Charte des Nations Unies (…) Car la lutte armée a été menée une fois pour toutes par les Camerounais qui ont largement contribué à la défaite du fascisme allemand. »

C’est dans ce sens qu’il engagea le mouvement de masse dans une grande offensive politique et diplomatique, qui culmina avec sa défense de la cause de l’indépendance et de l’unification du Cameroun sous tutelle au siège de l’ONU à New York, mais surtout avec l’adhésion de l’UPC au Rassemblement Démocratique Africain (RDA).


Déçu par Houphouët Boigny et les autres leaders du RDA qui, corrompus par la France, décidèrent de renoncer à la lutte anticoloniale dans ce qu’ils appelaient « repli tactique », et avec qui s’étaient rangés des Upécistes comme le président Mathias Djoumessi contraint de démissionner tout en ouvrant une crise au sein du mouvement, Um Nyobe maintint plutôt les objectifs upécistes du refus total du colonialisme et de la lutte de libération.


Il reprit des rênes du mouvement UPC, qu’il mena dans la campagne électorale. Contre vents et marrées, il mena campagne, notamment dans la Sanaga-Maritime. Il parcourut, souvent à pied, toute sa circonscription administrative, éduquant les populations et leur insufflant l’esprit de résistance pacifique. Mais les résultats ne furent pas à l’avantage de son mouvement. Car le scrutin fut entaché de fraudes orchestrées par les autorités coloniales.


Nous avons observé, dans les années 1990, Abel Eyinga expérimenter dans sa région natale d’Ebolowa la stratégie um-nyobiste d’éducation et de conscientisation des masses ; pour voir malheureusement à chaque fois son parti perdre devant la machine des fraudes du parti administratif néocolonial RDPC de Paul Biya, successeur du parti unique UNC d’Ahidjo. Car lorsque l’administration coloniale et néocoloniale use d’intimidations, de terreur, de corruption et de fraudes, aucune stratégie d’éducation des masses ne peut réussir, à moins qu’une telle éducation soit essentiellement clandestine.

Au début de l’année 1956, le Mpodol était contraint et entraîné par les forces coloniales vers la violence, puis reclus dans le maquis d’où il coordonna assez timidement l’action armée du Comité National d’Organisation (CNO), faute d’avoir pu mener son combat politique préféré. Les autorités françaises, par leur intransigeance à son endroit, finirent par l’acculer à l’intransigeance, qui lui coûta la vie.


Les Camerounais ont constaté que, sous le règne de Paul Barthélemy Biya, aucune solution politique, aucune élection ne libérera les populations camerounaises du carcan néocolonial où elles se trouvent actuellement enchaînées.


La lutte de libération des populations camerounaises ne peut donc pas éviter la stratégie de la lutte armée. Car autant l’administration d’occupation française que l’administration néocoloniale et terroriste dirigée successivement par El Hadj Ahmadou Ahidjo et Paul Barthélemy Biya n’ont jamais accepté et ont toujours combattu par tous les moyens toute tentative de libération et d’émancipation de nos populations, et plus atrocement encore toute velléité de démocratisation du Cameroun.


La réparation des crimes et des pillages coloniaux


Suivant une expression française bien connue selon laquelle lorsqu’on veut se débarrasser de son chien on l’accuse de rage, l’administration d’occupation coloniale française colla à Um Nyobe l’étiquette de « communiste ». L’accusation de communisme permettait alors tous les crimes.


Car le Général Charles de Gaulle, en complicité avec les Etats-Unis qui fabriquaient et imposaient alors mondialement leur idéologie de « Guerre Froide », utilisait le terme pour justifier les massacres et le génocide dont il se servait systématiquement pour conforter ses suppôts au pouvoir par la terreur, afin de préserver des pré carrés français dirigés par ses « nègres de l’intérieur ».


Um Nyobe présenta sans équivoque la nécessité d’éviter à l’UPC toute stigmatisation idéologique avec le communisme en déclarant :

« On nous traite de communistes. Or tout le monde sait que nous ne sommes pas une organisation communiste. Nous ne disons pas cela parce que nous détestons les communistes ou que nous avons peur d’être communistes, mais parce que nous considérons que la lutte pour notre libération nationale n’a pas à tenir de telle ou telle idéologie »


Ainsi, malgré l’inclination des progressistes de l’époque pour les idéaux socialistes d’égalité, de justice et de solidarité, l’UPC de Um Nyobe se préserva jusqu’au bout de tout alignement idéologique, « ne trouvant le besoin d’aucune appartenance particulière, ni procommuniste ni procapitaliste ou autre », comme l’écrit Simon Nken dans un excellent article de peuplesawa.com intitulé Immortel Um Nyobè, le legs de la refondation.


L’administration d’occupation coloniale, autant française, anglaise qu’allemande, a exploité et pillé impunément les ressources naturelles de nos territoires précoloniaux, a traité nos populations dans l’esclavage à travers ce qu’ils appelaient les « travaux forcés » sans salaires, et a massacré nos populations qui osaient réclamer leur liberté et leurs droits sur la terre de leurs ancêtres.


Sur les traces du Colonel Mouammar Kadhafi, qui vient d’obtenir de l’Italie des réparations coloniales en faveur de son pays la Libye, l’UPC et les Camerounais épris de liberté, de bien-être et de justice doivent prendre la responsabilité d’initier les actions diplomatiques et judiciaires appropriées contre l’Allemagne, l’Angleterre et la France.


De telles actions judiciaires et diplomatiques doivent réclamer le paiement aux populations camerounaises des réparations pour les crimes, l’exploitattion et les vols commis par l’administration coloniale au Cameroun.

Le gouvernement néocolonial aujourd’hui dirigé par Paul Barthélemy Biya, parce qu’il est un régime fantoche de la France, ne doit pas être associé dans une telle initiative de demande des réparations coloniales en faveur des populations camerounaises victimes. L’initiative doit être le plus possible fondée sur le dédommagement des familles et des communautés victimes.


Ni un pays étrangers, ni le gouvernement en place et ni même un parti politique ou un supposé « leader éclairé » ne viendront changer le destin des Camerounais. Seuls les Camerounais eux-mêmes devront se libérer du joug des forces néocoloniales au pouvoir, en acceptant tous les sacrifices nécessaires et en donnant du chacun, afin de pouvoir amorcer la réalisation de leur bien-être tel qu’ils le perçoivent.

 

©2008 The African Independent

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