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André Kwa Nganguè : journaliste au long court

 
Le patriarche André Nganguè s’en est allé laissant tous ceux qui l’ont connu pantois.


Avec lui se confirme la sentence du sage Hamadou Hampaté Bâ selon laquelle “ un vieillard qui meurt est une bibliothèque qui brûle ”. Il serait prétentieux de parler de ce patriarche qui s’est éteint dimanche 7 septembre vers 17 heures à l’hôpital général de Douala. En raison de ses multiples facettes. Il faut dire que son absence à la dernière assemblée générale du Ngondo, il y a seulement quelques semaines a suscité quelques interrogations, voire des inquiétudes sur sa santé. Car malgré son âge avancé, il savait rassembler ce qui lui restait d’énergie pour donner le ton aux grands rassemblements du Ngond’a Sawa.

De sa voix de stentor, il savait faire résonner “Ekwa muato !” Il n’avait pas besoin de haut-parleur pour se faire entendre. Il va vraiment manquer non seulement aux Bonambela (Akwa) dont il est le natif de Bonebong mais à l’ensemble de la communauté sawa.

Le vieux qui disparaît ainsi à l’âge respectable de 88 ans – c’est sur son lit de malade qu’il a atteint ce cap le 14 août dernier – a été le mentor de la plupart des hommes et femmes de médias qui oscillent aujourd’hui entre 55 et 70 ans pour ceux qui sont encore dans la profession. Ses reportages des matches de football au stade Mbappè Lepé (à l’époque le mythique stade Akwa) étaient de véritables régals. Comme animateur, notamment présentateur du “concert des auditeurs” ou “disque demandé”, il était orfèvre.

Comme Roule-ta-bille
Dans la profession, André Nganguè était un homme-orchestre. C’est dans ce sens qu’il traitait de tous les sujets avec une grande aisance. Servi dans son travail par une verve dont il avait le secret et dont avait hérité le premier de ses enfants : le confrère Henri Bandolo de regrettée mémoire.

Certes, le père Nganguè avait du talent. Mais un talent alimenté par un sens du travail ardu avec lequel il ne lésinait pas. Tous ceux qui ont travaillé à ses côtés en savent quelque chose. Tant il était plus généreux en critiques qu’en compliments. Nous comprendrons plus tard qu’il voulait laisser à la postérité des émules dignes de lui, qui font honneur au métier.

Si nous étions dans la marine André Kwa Nganguè serait un navigateur au long court. Après des études primaires et secondaires dans les établissements catholiques (école Saint Jean-Bosco, séminaires d’Edéa, Akono et Mvolyé) une maladie lui ferme les portes de la prêtrise. Il frappe à celle de l’enseignement. C’est par-là qu’il entre dans la vie active. Mais son amour pour les lettres et la parole l’attire ailleurs. Il entre dans l’administration sur concours dans le corps des écrivains-interprètes. Puis il lorgne les Ptt où il est aussi admis sur concours. A l’avènement de la Radiodiffusion du Cameroun dans les années 50, il est appelé à y exercer comme pigiste. Il explose et ses supérieurs français lui offrent une bourse du ministère du Travail pour une formation de journaliste en France.

C’est ainsi qu’il fait partie de l’une des premières cuvées des journalistes camerounais de radio après les Auguste Moutongo Black, Pierre Mabe, Mouasso Priso, Jacques Moudiki, Daniel Amio Priso… De stage en stage à la Société radiophonique de la France d’Outre-mer (Sarafom), à l’Office de coopération radiophonique (Ocora) il augmente ses connaissances professionnelles qui lui assurent une brillante et élogieuse carrière. De chef de programmes de Radio-Douala, il sera promu chef de station, puis délégué provincial de l’information et de la culture pour le Littoral et l’Ouest. Il est admis à faire valoir ses droits à la retraite après le congrès de l’Unc de Bafoussam en 1980.

Des faits d’arme

Dans une interview accordée au Magazine In’Mag de Dominik Fopoussi, il relève que trois événements ont marqué sa vie professionnelle : “ En 1959, je suis le seul journaliste africain accrédité au palais de l’Elysée pour couvrir la passation de service entre les présidents René Coty et Charles De Gaulle ”. La même année, se souvient-il, il est invité à la table du Souverain Pontife. “ Le Pape Jean XXIII, impressionné par ma verve et mon sens intellectuel, m’a invité à sa table ”, confie-t-il avec une pointe de gloriole. C’était aussi cela le personnage. “ Eh oui, Monsieur, si ce n’est pas de la béatification, ça y ressemble ! ” s’en réjouit-il.

Un autre de ses coups médiatiques reste l’interview qu’il a réalisé en 1960 avec M. Dag Hammarskjöld, secrétaire général de l’Onu venu au Cameroun pour la proclamation de l’indépendance de notre pays.

Voilà un peu le parcours professionnel de ce vénérable aîné qui a quitté la scène il y a une trentaine d’années mais qui a toujours été disponible chaque fois que son expérience et ses immenses connaissances étaient sollicitées. Avant que la maladie ne le cloue au lit, il orientait les pronostics des parieurs des courses de chevaux sur les ondes d’une radio de la place. En dépit des récriminations qu’il nourrissait vis-à-vis de ses enfants et petits-enfants dans le métier “ Les journalistes d’aujourd’hui, surtout ceux de la radio, sont trop attirés par le gain, au détriment de la déontologie, alors que leurs conditions de travail sont très favorables. ” Les journalistes d’aujourd’hui feraient selon lui, “un bruit tintammaresque” ”, a-t-il conclut. Conflit de génération ? A écouter et à suivre les uns et les autres dans leurs prestations quotidiennes, il y a de quoi opiner du bonnet. Une chose est certaine, au milieu de l’ivraie, existe du froment. Mais une dent cariée pourrit toute une bouche. C’est parce qu’il a aimé ce métier et qu’il l’a pratiqué dans l’honneur et la dignité qu’il n’épargne pas ses critiques les plus acerbes aux moutons noirs du troupeau. De plus en plus nombreux de nos jours.

André Ngangue
Patriarche, chrétien et déjà immortel


André Ngangue a de la religion, et cela s’explique. Il est le descendant d’un certain Andréas Kwa Mbangué, le père de sa mère, Jeanne Ngangué, née Kwa Mbangué. Andréas Kwa Mbangué, son grand-père maternel fut le premier chrétien catholique camerounais, baptisé en Allemagne en 1889. Il sera à l’origine de la pénétration du catholicisme au Cameroun. C’est lui, en effet, qui conduit les Pallotins de la ville de Lienberg avec lesquels il crée l’église de Marienberg, la mère de l’église catholique dans notre pays. Cette foi va déteindre sur sa descendance. Ici on cultive une espèce de rigorisme. Malgré la fréquentation des Occidentaux, les unions mixtes sont interdites. Et ce n’est pas du racisme, mais du “nationalisme”. On épouse exclusivement des compatriotes.

Dans cette famille, on est aussi traditionaliste de père en fils. Et André Ngangué l’est jusqu’au bout des ongles. Après s’être intéressé à sa culture pendant des années uniquement comme chercheur, il finit par se faire initier. Accédant ainsi au cercle des gardiens de secrets. Quand il fête ses 70 ans, il est coopté parmi les 27 personnalités les plus puissantes des Sawa : un cercle plus fermé encore, celui des patriarches, un Eyum’a moto. A ce titre, il lui est conféré le pouvoir de protéger la tribu, en vertu de son sens de perfectionnement et de maîtrise de l’histoire. Il a ainsi accès, en plus du monde visible, à celui qui est invisible au commun des mortels. Ce qui lui permet de communiquer avec les morts ou les divinités de l’eau, les miengu, détenteurs de pouvoirs mystiques. Jusqu’à sa mort, André Ngangué est resté dans le saint des saints, qui est déjà une espèce d’immortalité.
Source : In’Mag


Par Jacques Doo Bell
Le 09-09-2008

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