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Gosse, j´ai rencontré Um Nyobé:Cinquante ans après, on continue à l´assassiner

 
Célestin LINGO, Journaliste. Mon père représentait le mouvement nationaliste, et plus particulièrement le Kumze de Mathias Djoumessi, Chef supérieur de Foréké/Dschang et premier président de l´Union des Populations du Cameroun.


[Yaoundé - Cameroun] - 13-09-2009 (Célestin Lingo)

J´ai personnellement approché Ruben Um Nyobé dans mon enfance. Il est descendu une fois chez mes parents et a dormi dans notre case à Loum-Chantiers. Evidemment, le gosse que j´étais ne comprenait rien aux choses des grands. Le pire - qui fait perdurer la tragi-comédie - c´est l´utilisation par quelques-uns du sigle (breveté à l´OAPI !!!) comme fonds de commerce politique, pour obtenir des strapontins dans la Mangeoire du Renouveau. 

 L´évocation du nom et de la mission inachevée de Ruben Um Nyobé, avec ou sans commémorations souvent instrumentalisées, réveille en moi un souvenir très personnel, et m´inspire quelques réflexions.


(1) Le souvenir.

 J´ai personnellement approché Ruben Um Nyobé dans mon enfance. Il est descendu une fois chez mes  parents et a dormi dans notre case à Loum-Chantiers, où mon papa, originaire de Kumbo (Nord-Ouest actuel), était le chef des "allogènes", très nombreux dans ce petit village du Moungo, sur la route de Nkongsamba, à une centaine de kilomètres de Douala. C´était au début des années 50. J´étais au CM1. Um Nyobé était accompagné de Abel Kingué.

   Mon père représentait le mouvement nationaliste, et plus particulièrement le Kumze de Mathias Djoumessi, Chef supérieur de Foréké/Dschang et premier président de l´Union des Populations du Cameroun.

   Evidemment, le gosse que j´étais ne comprenait  rien aux choses des grands. C´est pourquoi je ne me rappelle qu´une anecdote du séjour de Um  : le chef nationaliste a pris en sympathie un jeune homme qui vivait chez nous et qu´ on appelait Njobé. Lui, il l´appelait familièrement "Homonyme". De quoi admirer la simplicité de l´hôte de notre papa.
 
(2) Première réflexion.

C´est consternant de voir comment, de l´époque de la naissance de l´UPC au bluff de l´"intégration nationale" d´aujourd´hui, le Cameroun est passé d´un nationalisme exigeant et créateur, à un ethnocentrisme avilissant. Le catéchiste de mon Loum-Chantiers natal était Ewondo; nos voisins étaient Douala et Bamiléké. On vivait en fraternité avec les "autochtones" d´ailleurs très peu nombreux. Aujourd´hui, on se regarde en chiens de faillance; on se surveille; on revendique les plantations "volées" par les "envahisseurs"; on revendique les postes électoraux que la Constitution du "Renouveau" réserve aux "autochtones". En toute "unité nationale", en toute "démocratie"...


   Regardez la composition de la direction de l´UPC depuis sa fondation jusqu´à la mort de Um Nyobè. Bamoun, Bassa, Bamiléké, Ewondo, Bulu... Aucun dirigeant ne cherchait son "frère" pour le placer en avant. Tous ceux qui voulaient et pouvaient entrer dans la lutte y entraient. Il s´agissait avant tout de défendre et servir les intérêts de la patrie, avec tous les charismes et les compétences nationales.


   Où en sommes-nous aujourd´hui ? Côté régime au pouvoir éternel, on parle de "pays organisateur". Ca s´écrit même officiellement dans la littérature politique du moment. Certains postes ministériels sont réservés à ce "pays"-là. Le découpage électoral  fait de ses originaires des citoyens doubles ou triples.   Côté organisations politiques, on court derrière le "frère". C´est lui qui doit être le président, ou personne...


(3) Troisième réflexion.

 Sur le spectacle qu´offrent aux Camerounais et au monde les prétendants à l´héritage du mouvement nationaliste. Certains en font une affaire du seul Um Nyobé, leur frère de tribu. Et ils se partagent l´UPC en mille morceaux, comme des enfants qui se disputent  à coups de couteaux les biens du père décédé. Et cela donne le charivari auquel nous assistons, impuissants. On cherche en vain là-dedans ce qui avait, autrefois, uni les Camerounais du Nord au Sud, de l´Est à l´Ouest. D´autant que chaque faction profère injures et menaces contre toute personne ou institution qui porterait un quelconque intérêt aux autres. Ecœurant
   Le pire - qui fait perdurer la tragi-comédie - c´est l´utilisation par quelques-uns du sigle (breveté à l´OAPI !!!) comme fonds de commerce politique, pour obtenir des strapontins dans la Mangeoire du Renouveau. Plus royaliste que le Roi, on se voue corps et âme (pour ce qui en reste!) au service d´un régime corrompu jusqu´aux os, antinationaliste et antidémocratique. Tout le contraire - pour dire le moins -des idéaux fondateurs de l´UPC originelle.


C´est triste, dégoûtant, désespérant, pour les gens de ma génération qui ont, pour ainsi dire, bu le mouvement nationaliste au biberon, de vivre ainsi les tourments infligés, sous des prétextes éculés, à ce qui fut l´"Ame immortelle du peuple camerounais". Elle ne peut même pas reposer en paix !


   Cinquante ans après, on continue à assassiner Um Nyobé. Et le Cameroun.



                                        Célestin LINGO, Journaliste

 


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