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La naissance du Cameroun (1884-1914) - PART 1

 
ADALBERT OWONA La naissance du Cameroun (1884-1914)


ADALBERT OWONA

Université du Cameroun

La naissance du Cameroun (1884-1914)
Jusqu´à une date récente, celle de l´indépendance (ier janvier içôo), et même au-delà, les circonstances dans lesquelles les Allemands ont été amenés à mettre la main sur le « Cameroun » demeuraient quelque -peu mystérieuses. La plupart des auteurs de langue française ou anglaise qui ont abordé ce problème sont d´une imprécision singulièrement déconcertante. Les conditions dans lesquelles la prise de possession du pays s´est effectuée, la chronologie ou le film des événements, l´inventaire et le contenu des traités conclus entre les chefs indigènes et les commerçants allemands, tout cela a souvent été relaté d´une manière vague et confuse, sans parler des erreurs que l´on peut relever dans la plupart des écrits.

Cet état de choses s´explique évidemment par le fait qu´aucun des auteurs concernés ne semble avoir eu entre les mains les documents d´archives relatifs à l´installation des Allemands au « Cameroun » en juillet 1884. Le résultat : les auteurs se copient les uns les autres et leurs études se fondent essentiellement sur des sources de seconde main.

C´est en poursuivant nos recherches sur les sources écrites de l´histoire du Cameroun1 qu´il nous a été donné de mettre la main sur plusieurs dossiers conservés aux archives allemandes de Potsdam, en République Démocratique d´Allemagne. Ces dossiers, au nombre d´une quinzaine, ont tous trait à l´installation des Allemands dans la baie de Biafra.


Le présent travail, extrait d´une thèse de doctorat d´État es lettres en préparation2, a non seulement pour but de combler les lacunes qui viennent d´être signalées, mais aussi de préciser les conditions très générales qui ont présidé à la formation territoriale et à l´organisation administrative du Cameroun allemand.


Précisons, d´autre part, que le Cameroun, tel que nous le connaissons aujourd´hui, c est-à-dire comme entité territoriale, humaine et politique ayant des contours et des frontières bien définis, n´existait pas avant


1. Nous nous proposons en effet de publier à ce sujet un ouvrage dont le titre sera : Les sources écrites de l´histoire du Cameroun, des découvertes portugaises au lendemain de la Première Guerre Mondiale (i4y2-igig).


2. Cette thèse a pour thème d´étude : Le nationalisme camerounais : ses fondements et ses manifestations.


3. Les frontières du Cameroun ont été définies avec une suffisante précision entre 1885 et 1894. Elles ont été modifiées en 1911, 1916 et 1961.

Nous nous proposons en effet de publier ce sujet un ouvrage dont le titre sera Les sources écrites de histoire du Cameroun des découvertes portugaises au lendemain de la Première Guerre Mondiale 2- ä) Cette thèse pour thème étude Le nationalisme camerounais ses fonde ments et ses manifestations Les frontières du Cameroun ont été définies avec une suffisante précision entre 1885 et 1894 Elles ont été modifiées en 1911 1916 et 1961


La région qui allait devenir le Cameroun était alors ethniquement et politiquement très morcelée. On ne comptait pas moins d´une centaine de groupes ethniques différents, parlant chacun son dialecte, adorant chacun ses dieux, possédant chacun son histoire, ses coutumes et ses traditions. Les systèmes politiques allaient du type non étatique (les populations bantu de la forêt « sud-camerounaise » et les populations dites païennes du « Nord-Cameroun »j jusqu´aux formes étatiques du pouvoir (les petits royaumes côtiers, les chefferies Bamiléké, les royaumes Bamoun et Tikar, les principautés Kotoko, les sultanats et lamidats du « Nord-Cameroun », etc.). De la même manière, les structures sociales variaient du type clanique égalitaire jusqu´au type « féodal » fortement hiérarchisé.


Le terme même de « Cameroun » n apparaît guère avant le XVIe siècle.

Le Cameroun tire son nom d´un mot portugais, camarâo [pi. : cama-rôes), qui signifie « crevette » et non pas « crabe », comme on l´a parfois écrit. Les Portugais atteignirent, en effet, le fond du golfe de Guinée à la fin du XVe siècle, en 1471-72 semble-t-il. Ils furent frappés par un phénomène extraordinaire qui se produit encore de nos jours, tous les quatre ou cinq ans : le pullulement dans une rivière de la côte (le Wouri) de crustacés de couleur blanchâtre. Ils appelèrent le vaste estuaire du Wouri « Rio dos Camaroes », la rivière des crevettes1. Sous l´influence espagnole, l´estuaire du Wouri fut désigné sous la forme de « Rio de los Camerones » ou « Rio dos Camerones ». Sous l´influence anglaise, le nom se transforme au XIXe siècle en « Cameroons » (« Cameroons River »). Pendant longtemps, il fut attribué à la contrée sise de part et d´autre des rives du « Fleuve Cameroun » (« le pays des Camarones » ou « la province des Camarones ») et aux habitants de cette même contrée (« les Camarones »). Il fut également donné à l´actuelle ville de Douala (« Cameroons Town », « at Cameroons », « à Cameroun »), et à la montagne voisine (« Cameroons Mountains », « le Mont Cameroun »). En içoi, les Allemands étendirent la dénomination, de forme germanique, « Kamerun » à l´ensemble du pays, c´est-à-dire à leur colonie, distinguant ainsi le pays de « la ville de Cameroun » qui reçut, à partir de cette date, le nom de « Douala », le nom des populations qui habitent cette région. Les Français en ont fait « Cameroun » (« le pays du Cameroun » ou « le pays des Camerouns », « au Cameroun » ou « aux Camerouns »).


1. Aucun document historique, à notre connaissance, ne permet d´identifier de façon certaine les Portugais qui ont découvert l´estuaire du Wouri et lui ont donné le nom de « Rio dos Camaroes », contrairement à l´hypothèse avancée par plusieurs auteurs qui attribuent cette découverte à Fernando Pô, parce que celui-ci, « navigando [au début de l´année 1472] desde o Cabo Formoso para Leste, desco-briu os Camaroes, cujus montanhas receberam depois o seu nome : Serra de Fernando Pô [Cameroons Mountains] [...] Pô, navigando dos Camaroes para Sudoeste, descobriu e denominou a Ilha Formosa, que depois tomou o seu nome : Fernando Pô » (Historia da Expansào portuguesa no mundo, Lisboa, 1937, I, 2a parte, capi-tulo ix, p. 360). Mais l´histoire ne nous dit pas si, de l´île Formose, Fernando Pô s´est dirigé vers l´estuaire du Wouri ou s´il est rentré directement au Portugal. En revanche, le fait que Lopo Gonçalves, au cours de son voyage effectué vers 1473-74, « desde os Camaroes descobriu e denominou : o Rio Gabâo, e mais para o Sul, o Cabo de Lopo Gonçalves » (Historia da Expansào..., I, p. 360), nous incline à penser que c´est probablement lui qui a découvert l´estuaire du Wouri.


Aucun document historique notre connaissance ne permet identiner de fa on certaine les Portugais qui ont découvert estuaire du Wouri et lui ont donné le nom de Rio dos Camar es contrairement hypothèse avancée par plusieurs auteurs qui attribuent cette découverte Fernando parce que celui-ci navigando au début de année 1472 desde Cabo Formoso para Leste desco briu os Camar es cujus montanhas receberam depois seu nome Serra de Fer nando Cameroons Mountains ... navigando dos Camar es para Sudoeste descobriu denominou Ilha Formosa que depois tomou seu nome Fernando Historia da Expans portuguesa no mundo Lisboa 1937 2a parte capi tulo ix 360 Mais histoire ne nous dit pas si de île Formose Fernando est dirigé vers estuaire du Wouri ou il est rentré directement au Portugal En revanche le fait que Lopo Gon alves au cours de son voyage effectué vers 1473-74 desde os Camar es descobriu denominou Rio Gab mais para Sul Cabo de Lopo Gon alves Historia da Expans o... 360) nous incline penser que est probablement lui qui découvert estuaire du Wouri


On trouve également dans les textes : « Cameroon », « Cameruns », « Kame-rones », « Kameroon », « Kameroons », « Kameroun ».

Ainsi donc, quand nous parlons de « Cameroun préhistorique » ou de « Cameroun précolonial » par exemple, prenons soin d´indiquer qu´il s´agit de la région qui allait devenir le Cameroun, celui d´aujourd´hui. Pour ce faire, mettons le mot entre guillemets (« Cameroun ») ou alors donnons au pays un tout autre nom, comme on parle de la Gaule par opposition à la France.

En réalité, les faits que nous présentons ici se rapportent bel et bien à la naissance et à la formation du Cameroun actuel.


C´est en 1884 que Bismarck se résolut à engager une politique d´expansion coloniale1. Mais déjà au début du mois d´avril 1883, à l´occasion d´une convention signée le 28 juin 1882 et publiée en mars 1883 — par laquelle l´Angleterre et la France garantissaient réciproquement des droits égaux à leurs commerçants dans leurs possessions africaines —, le Chancelier avait demandé à son ministre des Affaires étrangères, le comte Hatzfeld, de faire remettre aux magistrats des villes hanséatiques une note les invitant à proposer des mesures pour favoriser l´extension du commerce allemand sur la côte occidentale d´Afrique2. Le 9 juillet, le sénat de Brème recommande deux mesures essentielles : la conclusion de traités de commerce avec les chefs indigènes ; la formation d´une escadre chargée de visiter régulièrement les comptoirs allemands pour faire impression sur les indigènes et pour les intimider. Il n´était absolument pas question d´annexions territoriales3. Quant à la Chambre de commerce de Hambourg, présidée par le célèbre négociant Adolf Woer-mann, qui avait des intérêts sur la côte occidentale d´Afrique, elle adressa à Bismarck, le 6 juillet, un long et intéressant mémoire4.


Après avoir brossé un tableau des possessions européennes sur la côte occidentale, énuméré les maisons allemandes qui y étaient représentées et exposé la manière dont elles étaient traitées dans les colonies étran-


1. Les raisons de cette conversion de Bismarck sont résumées dans Henri Brunschwig, Le partage de l´Afrique noire (Paris, 1971, pp. 151-153), qui donne la bibliographie.

Le fait décisif qui a motivé « le revirement de 1884 » fut incontestablement le mémoire que le conseiller intime de légation aux Affaires étrangères, Henri de Kusserow, adressa à Bismarck le 8 avril 1884. Le fonctionnaire allemand y développait l´idée que, par le biais des compagnies à charte, très en vogue dans les possessions anglaises, l´Allemagne pouvait acquérir des colonies sans que l´État se charge ni de leur administration ni de leur mise en valeur. Cette idée plut tellement à Bismarck que le Chancelier décida de la mettre aussitôt en pratique.


2. Cette note est datée du 14 avril 1883. Elle fut remise aux autorités des villes hanséatiques par M. de Wentzel, ambassadeur de Prusse à Hambourg. Cf. Das Staatsarchiv : Sammlung der officietten Actenstùcke zur Geschichte der Gegenwart, 42-43, Leipzig, 1884, pp. 224-225.


3. Ibid., pp. 225-226.


4. Ibid., pp. 226-243.


Les raisons de cette conversion de Bismarck sont résumées dans Henri BRUNSCHWIG Le partage de Afrique noive Paris 1971 pp 151-153) qui donne la bibliographie Le fait décisif qui motivé le revirement de 1884 fut incontestablement le mémoire que le conseiller intime de légation aux Affaires étrangères Henri de Kusserow adressa Bismarck le avril 1884 Le fonctionnaire allemand déve loppait idée que par le biais des compagnies charte très en vogue dans les pos sessions anglaises Allemagne pouvait acquérir des colonies sans que tat se charge ni de leur administration ni de leur mise en valeur Cette idée plut tellement Bismarck que le Chancelier décida de la mettre aussitôt en pratique Cette note est datée du 14 avril 1883 Elle fut remise aux autorités des villes hanséatiques par de Wentzel ambassadeur de Prusse Hambourg Cf Das Staatsarchiv Sammlung der officiellen Actenstücke zur Geschichte der Gegenwart 42-43 Leipzig 1884 pp 224-225 Ibid. pp 225-226 Ibid. pp 226-243 gères et dans les territoires des chefs indépendants, le rapport de la Chambre de commerce de Hambourg montrait la valeur des établissements coloniaux que l´Allemagne pourrait fonder à l´embouchure du Niger et dans la baie de Biafra (Cameroun) ; en raison des conditions climatiques très dures dans ces régions et des considérations d´ordre budgétaire, le mémoire s´opposait à la fondation de colonies de peuplement, mais recommandait avec insistance l´acquisition de comptoirs et de territoires d´exploitation comme très favorable aux intérêts commerciaux de l´Allemagne ; il concluait à l´exécution d´un programme comprenant :


«
1. la nomination du consul d´Allemagne sur la Côte de l´Or ;


2. la conclusion de traités avec l´Angleterre et éventuellement avec la France, en vertu desquels les Allemands, dans les colonies de ces deux États, jouiraient en toute matière, particulièrement au point de vue de l´acquisition de terres, des mêmes droits que leurs ressortissants (surtout sur la côte de Sierra Leone) ;


3. la négociation avec la France pour la suppression des mesures préjudiciables au commerce allemand, de l´interdiction de l´importation des armes au Gabon et de l´introduction simultanée de grandes quantités d´armes destinées au commerce par M. de Brazza ;


4. la reconnaissance de la validité du traité de commerce de 1867 par la République du Libéria ; la révision éventuelle du traité et concession aux Allemands du traitement de la nation la plus favorisée au Libéria ;


5. la protection des intérêts allemands dans les régions habitées par des tribus nègres indépendantes par la conclusion de traités avec les chefs et par l´établissement de navires de guerre stationnaires ;


6. la neutralisation des bouches du Congo et du littoral voisin ;


7. la fondation d´une station à Fernando-Po ;


8. l´acquisition d´un territoire côtier dans la baie de Biafra pour la fondation d´une colonie commerciale, »x

Le mémoire de la Chambre de commerce de Hambourg plut tellement à Bismarck que le Chancelier en accepta intégralement le programme. Le 22 décembre, le comte Hatzfeld fit connaître à la Chambre de commerce, par M. de Wentzel, les mesures que le Gouvernement comptait prendre pour répondre à ses vœux. Il annonçait en particulier qu´un commissaire impérial allait être désigné pour se rendre en Afrique et engager des négociations avec des souverains indigènes dans différentes parties de la côte occidentale2. Ainsi s´explique la présence du Docteur Nachtigal sur la côte du « Cameroun » en juillet 1884.

Les Allemands y commerçaient depuis longtemps. Dès 1868, la Maison Woermann, de Hambourg, avait installé un comptoir à Cameroun. En 1875, la Maison Jantzen et Thormâhlen, également de Hambourg, participait à Cameroun, elle aussi, à la traite de l´ivoire et de l´huile de palme. A partir de cette époque, le commerce allemand sur la côte occidentale d´Afrique connut un développement et une extension


1. Das Staatsarchiv, pp. 241-242. Traduction française dans Louis Delavaud, « La politique coloniale de l´Allemagne », Annales de l´École Libre des Sciences Politiques, 15 oct. 1887, p. 543.


2. Das Staatsarchiv, p. 244.


Das Staatsarchiv pp 241-242 Traduction fran aise/lans Louis DELAVAUD La politique coloniale de Allemagne Annales de cole Libre des Sciences Politiques 15 oct 1887 543 Das Staatsarchiv 244 très rapides. Dès 1883, la moitié du commerce de l´Afrique occidentale était entre les mains des Allemands. Pour concurrencer les Anglais, la Maison Woermann relia Hambourg et l´Afrique occidentale par une ligne allemande de navigation à départs réguliers1. Déjà en 1874, elle avait demandé au ministère des Affaires étrangères de nommer un consul allemand à Cameroun. Aucune suite officielle ne fut donnée à cette requête.

Voyant les succès commerciaux remportés par les Allemands à Cameroun, certains négociants et résidents anglais s´inquiétèrent. A plusieurs reprises, ils incitèrent les chefs duala à demander le protectorat britannique. Des lettres furent adressées au gouvernement anglais à ce sujet ; elles émanaient des chefs et notables duala et même de certains missionnaires anglais2. Mais le gouvernement de Londres, soit qu´il manquât de moyens, soit qu´il fût occupé ailleurs (Nigeria, Egypte, Afrique du Sud), n´y donna pas suite. Plus exactement, la réponse vint trop tard3. Les commerçants allemands profitèrent de cette « négligence » pour conseiller aux souverains duala de solliciter le protectorat de l´Empire allemand.


C´est sur ces entrefaites que, le 6 juillet 1883, à la demande du ministère prussien des Affaires étrangères, la Chambre de commerce de Hambourg formula ses propositions ; le 22 décembre, le Gouvernement répondit qu´un envoyé spécial allait être désigné pour se rendre en Afrique, mais il réclama des renseignements plus précis. La Chambre de commerce de Hambourg dut consulter à ce sujet la Maison Jantzen et Thormàhlen. Celle-ci envoya les noms des chefs indigènes avec lesquels il y aurait lieu de traiter4.


Entre-temps, Adolf Woermann fut reçu en audience par Bismarck auquel il adressa, le 30 avril 1884, un mémoire résumant les instructions qu´à son avis il fallait donner au commissaire impérial envoyé en Afrique5. Ces instructions furent approuvées et adressées le 19 mai 1884 au consul général, Nachtigal6. Bismarck sut profiter de l´occasion pour donner


1. [Anonyme], « Les lignes maritimes allemandes vers l´Afrique », Afrika, [Miinchen], XII, 3, 1971, pp. 36-39.


2. Ces lettres se trouvent dans Accounts and Papers, vol. LV. Session 23 Octo-ber 1884-14 August 1885. Africa. N° 1 (1885). (C. 427g) Correspondence Respecting Affairs in the Cameroons, London, 1885, pp. 1-13.


3. C´est le 19 juillet 1884 que le consul Hewett est arrivé à Cameroun (Douala). Il était autorisé à y proclamer le protectorat britannique. Mais il dut se rendre à l´évidence : le drapeau allemand flottait déjà à Bell-Town, à Akwa-Town et à Deido-Town depuis le 14 juillet !


4. Das Staatsarchiv, pp. 245-246.


5. Ibid., pp. 248-250.


6. Ibid., pp. 246-248.


Gustav Nachtigal connaissait parfaitement l´Afrique. Il avait parcouru les régions du Bornu, de l´Adamawa et du Tchad entre 1869 et 1874. Il avait présidé le comité allemand de l´Association Internationale Africaine et la Société de Géographie de Berlin. Il avait été nommé consul général d´Allemagne à Tunis en 1882, commissaire impérial pour l´Afrique occidentale le 17 avril 1884. Il mourut en mer, le 20 avril 1885, au cours de son voyage de retour. Cf. Hans Heuer, Nachtigal: eine Biographie, Berlin, 1937 ; Theodor Heuss et al., Gustav Nachtigal, i86g-ig6g, Bad Godesberg, 1969.


Anonyme] Les lignes maritimes allemandes vers Afrique Afrika München] XII 971 PP 36-39 Ces lettres se trouvent dans Accounts and Papers vol LV Session 23 Octo ber 1884-14 August i88s Africa 88 42 Correspondence Respecting Affairs in the Cameroons London 1885 pp 1-13 est le 19 juillet 1884 que le consul Hewett est arrivé Cameroun Douala Il était autorisé proclamer le protectorat britannique Mais il dut se rendre évidence le drapeau allemand -flottait déjà Bell-Town Akwa-Town et Deido-Town depuis le 14 juillet Das Staatsarchiv pp 245-246 Ibid. pp 248-250 Ibid. pp 246-248 Gustav Nachtigal connaissait parfaitement Afrique Il avait parcouru les régions du Bornu de A.dam.awa et du Tchad entre 1869 et 1874 Il avait présidé le comité allemand de Association Internationale Africaine et la Société de Géo graphie de Berlin Il avait été nommé consul général Allemagne Tunis en 1882 commissaire im.peri.al pour Afrique occidentale le 17 avril 1884 Il mourut en mer le 20 avril 1885 au cours de son voyage de retour Cf Hans HEUER Nachtigal eine Biographie Berlin 1937 Theodor HEUSS et al. Gustav Nachtigal 86ä- ä6ä Bad Godesberg 1969 une esquisse du régime colonial qu´il voulait appliquer. Il expliqua notamment :

« L´installation de tous les rouages administratifs, qui nécessitent l´envoi de nombreux fonctionnaires allemands, l´établissement de garnisons fixes avec des troupes allemandes, l´engagement pris par l´Empire allemand de porter secours aux Allemands qui ne craindraient pas d´établir dans ces pays des factoreries et des entreprises commerciales, même au risque d´entrer en conflit avec les puissances maritimes supérieures, n´a jamais été l´idée du Gouvernement. Pour atteindre le but que nous nous proposons, nous nous contenterons de signer des traités d´amitié, de commerce et de protectorat, qui nous permettront de soutenir efficacement les sujets allemands. »x

En d´autres termes, Nachtigal était chargé de conclure des traités de commerce et d´amitié avec des chefs indigènes et de proclamer le protectorat allemand sur certaines localités de la côte occidentale d´Afrique, dont le « Togo » et le « Cameroun ».


Le Ier juin 1884, le commissaire impérial s´embarquait, à Lisbonne, à bord de la Mowe (Mouette). Il était accompagné de Max Bûchner.

Les choses paraissaient très claires. En fait, elles ne l´étaient pas2. A Cameroun, en particulier, où Anglais et Allemands se livraient à une course contre la montre pour gagner la confiance des chefs duala, il était difficile de savoir lequel des deux pays l´emporterait et planterait son drapeau dans cette ville. Les rivalités les plus bassement organisées ne tardèrent pas à être suscitées. Les Anglais expliquaient aux Duala que l´Allemagne était un petit pays sans importance, avec lequel il ne fallait pas traiter ; ils leur rappelaient que leurs chefs avaient sollicité le protectorat britannique et leur conseillaient d´attendre l´arrivée du consul Hewett qui, revenant d´Angleterre, devait certainement se trouver en mer avec, dans son porte-documents, une réponse positive de Londres. Les Allemands de leur côté ne se faisaient pas faute de dénigrer l´Angleterre et attendaient avec anxiété l´arrivée de la canonnière la Môwe, placée sous le commandement du lieutenant Hoffmann. L´écho des succès allemands au « Togo » était parvenu jusqu´aux oreilles des Anglais qui avaient constitué une petite escadre à Fernando Po. En l´absence du consul Hewett qui aurait dû agir, le lieutenant Moore avait été dépêché pour observer le déroulement des événements et conseiller aux chefs duala de s´abstenir de toute négociation avec l´Allemagne jusqu´à l´arrivée imminente du consul britannique. En réalité, il venait offrir aux chefs la protection anglaise au nom du gouvernement de la Côte de l´Or. Les souverains duala, qui étaient sans doute déjà engagés avec les Allemands, déclinèrent cette offre. Le lieutenant Moore, furieux, se retira en menaçant d´incendier les villages et de déposer les chefs s´ils, persistaient à vouloir signer un traité avec l´Allemagne. Sans défense,


1. Das Staatsarchiv, p. 246. Traduction de Pierre Decharme, Compagnies et sociétés coloniales allemandes, Paris, 1903, pp. 43-44.


2. Cf. André Chéradame, La colonisation et les colonies allemandes, Paris,. 1905, pp. 65-66.


Das Staatsarchiv 246 Traduction de Pierre DECHARME Compagnies et sociétés coloniales allemandes Paris 1903 pp 43-44 Cf André CH RADAME La colonisation et les colonies allemandes Paris 1905 pp 65-66 les rois Bell et Akwa, ainsi que quelques autres chefs se précipitèrent chez le représentant de la Maison Woermann pour demander sa protection contre les menaces britanniques. Les Allemands se concertèrent et décidèrent de hisser eux-mêmes leur drapeau, sans attendre l´arrivée de Nachtigal.

Le film des événements1


— jj juillet 1884. Pendant que ces pourparlers se poursuivaient à Cameroun, le consul d´Allemagne et agent de la Maison Woermann au Gabon, Emil Schulze, l´agent de la même firme à Cameroun, Eduard Schmidt, et le plus jeune des frères Woermann, Eduard, alors en voyage d´information sur la côte, signaient à Bimbia un traité avec les chefs indigènes, qui cédaient leur territoire à la Maison Woermann2.


Revenant de Bimbia, le soir, sur leur vapeur côtier Mpongwe, ils rencontrèrent à l´entrée de la « Rivière Cameroun » la M´ôwe qui cherchait le passage. Nachtigal fut rapidement mis au courant des événements et la nouvelle de son arrivée se répandit dans toute la ville de Cameroun. Quelques heures auparavant, la M´ôwe avait d´ailleurs croisé la canonnière Goshawk sans y prêter attention. C´est le lendemain matin que Nachtigal apprit par un pilote noir du nom de « Bottle Béer » que la canonnière rencontrée la veille au soir était anglaise. Il fallait donc agir vite3. Un


1. Le document de première main relatif à ces événements est évidemment le long rapport que Nachtigal a adressé à Bismarck sur les acquisitions qu´il a réalisées sur la côte du « Cameroun » en juillet 1884. Il est daté du 16 août 1884. La copie originale se trouve aux Deutsches Zentralarchiv Potsdam, Reichskolonial Amt (DZA Potsdam, RKA), Nr. 4202. Ce rapport a paru dans Das Staatsarchiv, pp. 263-271. A cette source s´ajoutent les documents d´archives suivants : DZA Potsdam, RKA, Akten, Nr. 4203, 4204, 4205, 4206, 4207, 4208, 4209, 4210, 4211, 4212, 4213, 4214, 4447, 4449- Quant aux sources imprimées, elles sont nombreuses ; cf. notamment Max Bùchner, Aurora colonialis : Bruchstùcke eines Tagebuchs aus dem ersten Beginn unserer Kolonialpolitik, 1884-83, Mùnchen, 1914 ; Arthur Raffalovich, « L´Allemagne et l´Angleterre à Cameroun », L´Economiste Français, 14 mars 1885, pp. 332-334 ; Accounts and Paper s, vol. LV... ; M. Gaudefroy-Demombynes, « Les colonies allemandes dans l´Afrique occidentale », Revue de Géographie, XXI, juil. 1887, pp. 26-42 ; septembre 1887, pp. 178-191 ; Louis Dela-vaud, « La politique coloniale de l´Allemagne », Annales de l´Ecole Libre des Sciences Politiques, 15 oct. 1887, pp. 523-546, et janv. 1888, pp. 10-42 ; « Correspondence between Great Britain and Germany, Respecting the Establishment of a German Protectorate over the Cameroons Territory, West Coast of Africa, 1884 », British and Foreign State Papers, LXXVI : 1884-1885, London, 1892, pp. 755-778 ; André Chéradame, pp. 63-69 ; Harry R. Rudin, Germans in the Cameroons, i884-igi4, New Haven, 1938, chap. 1 : « The Occupation of the Cameroons » ; Hans-Peter Jaeck, « Die Deutsche Annexion », in Helmuth Stoecker, Kamerun unter Deutscher Kolonialherrschaft, Berlin, i960, I, pp. 29-95 ´< Engelbert Mveng, Histoire du Cameroun, Paris, 1963, 5e partie, chap. 1 et 11 ; Shirley Ardener, Eye-Witnesses to the Annexation of Cameroon, 1883-1887, Buea, 1968, etc.

2. La copie originale de ce traité, comme toutes celles des traités dont nous parlons plus loin, se trouve aux DZA Potsdam, RKA, Nr. 4447.

3. Les Allemands n´étaient pas sûrs de sortir vainqueurs de la situation. Cf. à ce sujet le témoignage d´Eduard Woermann, « Aus dem Tagebuch von Eduard Woermann », in Hans Zache, Das deutsche Kolonialbuch, Berlin, 1925, pp. 261-264. Lire également « Translation of Instructions of Adolf Woermann to Eduard Schmidt », in Ardener, pp. 84-86.


Germany in BCAF


Le document de première main relatif ces événements est évidemment le long rapport que Nachtigal adressé Bismarck sur les acquisitions il réa lisées sur la côte du Cameroun en juillet 1884 Il est daté du 16 août 1884 La copie originale se trouve aux Deutsches Zentralarchiv Potsdam Reichskolonial Amt DZA Potsdam KA) Nr 4202 Ce rapport paru dans Das Staatsarchiv pp 263-271 cette source ajoutent les documents archives suivants DZA Potsdam KA Akten Nr 4203 4204 4205 4206 4207 4208 4209 4210 4211 4212 4213 4214 4447 4449 Quant aux sources imprimées elles sont nombreuses cf notamment Max CHNER Aurora colonialis Bruchstücke eines Tagebuchs aus dem ersten Beginn unserer Kolonialpolitik 1884-8 München 1914 Arthur RAFFALOVICH Allemagne et Angleterre Cameroun Economiste Fran ais 14 mars 1885 pp 332-334 Accounts and Papers vol LV. GAUDEFROY- DEMOMBYNES Les colonies allemandes dans Afrique occidentale Revue de Géographie XXI juu 1887 pp 26-42 septembre 1887 pp 178-191 Louis DELA- VAUD La politique coloniale de Allemagne Annales de Ecole Libre des Sciences Politiques 15 oct 1887 pp 523-546 et janv 1888 pp 10-42 Correspondence between Great Britain and Germany Respecting the Establishment of German Protectorate over the Cameroons Territory West Coast of Africa 1884 British and Foreign State Papers LXXVI 1884-1885 London 1892 pp 755-778 André CH RADAME pp 63-69 Harry RUDIN Germans in the Cameroons 1884-1014 New Haven 1938 chap The Occupation of the Cameroons Hans-Peter JAECK Die Deutsche Annexion in Helmuth STOECKER Kamerun unter Deutscher Kolonialherrschaft Berlin 1960 pp 29-95 Engelbert MVENG Histoire du Cameroun Paris 1963 5e partie chap et ii Shirley ARDENER Eye-Witnesses to the Annexation of Cameroon 1883-1887 Buea 1968 etc La copie originale de ce traité com toutes celles des traités dont nous parlons plus loin se trouve aux DZA Potsdam KA Nr 4447 Les Allemands étaient pas sûrs de sortir vainqueurs de la situation Cf ce sujet le témoignage Eduard WOERMANN Aus dem Tagebuch von Eduard Woermann in Hans ZACHE Das deutsche Kolonialbuch Berlin 1925 pp 261-264 Lire également Translation of Instructions of Adolf Woermann to Eduard Schmidt in ARDENER pp 84-86  traité fut signé entre les commerçants allemands et King Deido. D´autre part, on prépara l´ébauche du traité germano-duala qui allait être signé le lendemain par King Bell et King Akwa.

— 12 juillet. Le samedi 12 juillet au matin, la Môwe vint s´arrêter à la hauteur de Bell-Town et d´Akwa-Town. Dans l´après-midi, un franc palabre eut lieu, au cours duquel les rois Bell et Akwa signèrent le fameux traité du 12 juillet 1884, par lequel ils cédaient, sous certaines réserves, leur territoire (« le pays appelé Cameroun ») et tous leurs droits de souveraineté à la Maison Woermann1.


— 13 juillet. Le 13 juillet, le tambour a convoqué à la factorerie une grande assemblée. Seuls les chefs devaient y avoir accès. Dans cette cohue de chefs tranchaient les deux rois Bell et Akwa. Les voici, vus par Bùchner :

« Le chef Bell fait une impression tout à fait bonne, le chef Akwa, une très mauvaise. Manga Bell, l´héritier du chef Bell, est un Noir merveilleusement beau. Il a été éduqué à Bristol et parle un anglais accompli ; au contraire l´autre héritier, Manga Akwa, est tout simplement répugnant. »a

On relit donc le traité signé la veille. Les chefs Bell et Akwa sont disposés à abdiquer au profit du Kaiser. Certes les droits ont été cédés à la Maison Woermann, mais celle-ci a bien l´intention de les rétrocéder au Reich et à l´Empereur. Et cela fut fait dans une convention signée le même jour par les commerçants allemands et le commissaire impérial, et légalisée par le consul d´Allemagne au Gabon, Emil Schulze3.

Il ne restait plus que la cérémonie officielle et solennelle de la prise de possession du territoire. Mais, on est dimanche, et le roi Bell entend observer la pieuse coutume britannique du repos dominical. On remit donc la cérémonie au lendemain.


— 14 juillet. C´est lundi, « le glorieux jour de l´envoi des couleurs »4. Dehors, il pleuvine. Nachtigal a cependant revêtu son uniforme de consul avec toutes ses décorations. Les officiers de la Môwe sont en grande tenue. Les civils sont en habits de fête. Un peloton de vingt matelots commandés par le lieutenant Hoffmann, deux tambours et trois fifres constituent le décor militaire de parade. Même les Anglais sont en fête5.


« Le docteur Nachtigal tient un discours d´abord en anglais, puis en allemand. Le drapeau s´élève solennellement sous un triple ´ hoch ´, les tambours roulent,


1. DZA Potsdam, RKA, Nr. 4447.

2. Cf. BtJCHNER, pp. 66-67.

3. DZA Potsdam, RKA, Nr. 4447.

4. Bùchner, p. 67.

5. Voir la reproduction photographique de la scène dans Stoecker, entre pp. 48 et 49.

DZA Potsdam KA Nr 4447 Cf CHNER 66-67 DZA Potsdam KA Nr 4447 CHNER 67 Voir la reproduction photographique de la scène dans STOECKER entre pp 48 et 49 les fifres jouent, et pour finir, sont tirés trois salves de mousqueterie [...] et vingt et un coups de grosses pièces de la Môwe. »*

Donc, comme on le voit, une cérémonie solennelle dans une atmosphère martiale ! Le scénario avait été bien préparé pour faire impression sur les indigènes, les intimider et pour leur montrer que le Kaiser était un roi très puissant... Ainsi fut hissé le drapeau allemand sur Bell-Town, Akwa-Town et Dido-Town. Cela voulait dire que le territoire ainsi délimité2 était désormais zone soumise à la protection allemande.


Il n´y eut, sur 1 ´heure, aucune réaction de la part des Anglais. D´ailleurs les traités n´affectaient pas leur commerce3. Mais il restait à régler la question de la Cour d´Équité4.


— 16 juillet. En effet, les Allemands ne pouvaient plus accepter qu´une institution britannique fonctionne sous leur drapeau. Il fut donc décidé qu´une juridiction analogue, sous un autre nom et une présidence allemande, serait maintenue. Le 16 juillet, Nachtigal tint les Anglais au courant du statut projeté de ce « Conseil du Cameroun » et sollicita leur adhésion. Les Britanniques répondirent qu´ils n´étaient pas qualifiés pour traiter cette affaire et qu´il valait mieux attendre l´arrivée imminente du consul Hewett. Ils refusèrent par conséquent d´assister à la première séance du « Conseil du Cameroun »5.


— iç juillet. Et effectivement, la canonnière Flirt arrivait dans l´après-midi du samedi 19 juillet, ayant à son bord le consul de Sa Majesté Britannique pour les baies de Bénin et de Biafra, président supérieur de la Cour d´Équité, Edward Eyde Hewett. Le commandant de la Môwe alla lui rendre une visite de courtoisie. Mais le consul avait d´autres chats à fouetter. Sans perdre de temps, il tint conseil à bord, le soir même, avec ses compatriotes et quelques chefs indigènes dont le roi Bell. Ne voulant pas se compromettre, King Akwa resta chez lui et n´assista pas à la réunion. Le consul Hewett reprocha au roi Bell d´avoir négocié avec les Allemands sans tenir compte de l´avertissement lancé par le lieutenant Moore, et surtout sans attendre la réponse de Londres. Or,


1. Buchner, p. 68. Cf. également « Ueber der Aushissung der deutschen Flagge in Kamerun », Hamburgischer Correspondant, 246, 4 août 1884. Coupure dans DZA Potsdam, RKA, Nr. 4202, p. 64.


2. Le traité germano-duala du 12 juillet 1884 délimite avec précision « le pays appelé Cameroun, situé le long du fleuve Cameroun, entre les fleuves Bimbia au nord et Kwakwa au sud, et jusqu´au 4°io´, degré de longitude Nord » (cf. DZA Potsdam, RKA, Nr. 4447, p. 2).


3. Voir les articles 1 et 2 du traité germano-duala du 12 juillet 1884.


4. Tribunal que les Anglais avaient institué en 1856 pour régler les différends entre commerçants européens et indigènes. Texte dans Jean-René Brutsch, « Les traités camerounais », Études Camerounaises, 47-48, mars-juin 1955, pp. 20-23.


5. Cf. « Les annexions allemandes en Guinée », L´Exploration, XVIII, 1884, p. 492. Voir les circulaires de Nachtigal dans Buchner, pp. 74-76. Vraisemblablement, il s´agit des toutes premières circulaires qui aient jamais été diffusées au Cameroun par une autorité administrative.


CHNER 68 Cf égalem.ent Ueber der Aushissung der deutschen Flagge in Kamerun Hamburgischer Correspondant 246 août 1884 Coupure dans DZA Potsdam KA Nr 4202 64 Le traité germano-duala du 12 juillet 1884 délimite avec précision le pays appelé Cameroun situé le long du fleuve Cameroun entre les fleuves Bimbia au nord et Kwakwa au sud et au degré de longitude Nord cf DZA Potsdam KA Nr 4447 2) Voir les articles et du traité germano-duala du 12 juillet 1884 Tribunal que les Anglais avaient institué en 1856 pour régler les différends entre commer ants européens et indigènes Texte dans Jean-René BRUTSCH Les traités camerounais tudes Camerounaises 47-48 mars-juin 1955 pp 20-23 Cf Les annexions allemandes en Guinée Exploration XVIII 1884 492 Voir les circulaires de Nachtigal dans CHNER pp 74-76 Vraisembla blement il agit des toutes premières circulaires qui aient jamais été diffusées au Cameroun par une autorité administrative celle-ci était positive. Il fut facile à King Bell de rétorquer que, tout comme le consul lui-même, la réponse venait trop tard1.

— 20 juillet. Le lendemain matin, le consul Hewett, en compagnie du commandant de la canonnière Flirt, rendit visite à Nachtigal à bord de la Môwe et exprima poliment sa protestation contre la prise de possession allemande de territoires dont les chefs étaient liés par des promesses préalables au gouvernement de la Grande-Bretagne. Il protesta également contre la décision du consul général d´abolir la Cour d´Équité. Le commissaire impérial transmit cette protestation à son gouvernement et maintint ses décisions. Mais, dans la question de la Cour d´Équité, il fit preuve de beaucoup de compréhension en la laissant subsister, à condition que le représentant intérimaire de l´Empire assiste aux séances pour sanctionner ses décisions. Le consul Hewett accepta cette solution.


Comme Bùchner se trouvait être le seul ressortissant allemand qui sût parler et écrire correctement l´anglais2 et qu´il avait une grande expérience des choses africaines, Nachtigal le nomma représentant intérimaire du Reich à Cameroun, en attendant l´arrivée du gouverneur Julius Freiherr von Soden (1885-1891). Il lui donna en conséquence les instructions qui se rapportaient au fonctionnement de la Cour d´Équité et aux relations entre les commerçants anglais et les ressortissants allemands de la ville de Cameroun.

Après avoir pris congé du consul Hewett qui envisageait, lui aussi, de quitter la ville de Cameroun le lendemain, le commissaire impérial et sa suite se rendirent à la rivière Bimbia située à l´ouest, pour y jeter l´ancre dans la soirée.


— 21 juillet. A Bimbia, les Anglais avaient essayé de devancer les Allemands. Le 19 juillet, en effet, la corvette anglaise Opal mouilla devant la localité appelée King William´s Town et débarqua une section. Mais, après avoir appris qu´un traité avait été signé le 11 juillet avec l´Allemagne, Y Opal se retira. Et le 21 juillet au matin, Nachtigal vint hisser le drapeau allemand sur King William´s Town et proclamer, de la même façon qu´à Cameroun, que le pays de Bimbia se trouvait désormais sous la protection de l´Empire allemand et sous la souveraineté de Sa Majesté l´Empereur.


— 22 juillet. Après avoir déployé le drapeau allemand à King William´s Town, Nachtigal s´embarqua sur la Môwe le 22 juillet et, poursuivant son voyage vers le sud, alla hisser le drapeau allemand sur King Passall´s Town (Malimba). Un traité y avait été conclu le 20 juillet entre le roi


1. C´est la raison pour laquelle on a donné au consul Hewett le surnom peu glorieux de « Too late Consul » ! (Cf. Brutsch, p. 35.)


2. Il n´y avait alors à Cameroun (Douala), en dehors des intérêts allemands, que des intérêts anglais. Par ailleurs, la seule langue européenne qui prédominait en ces lieux était la langue anglaise ou ce que Nachtigal appelle « l´anglais nègre », c´est-à-dire le pidgin.

est la raison pour laquelle on donné au consul Hewett le surnom peu glorieux de Too late Consul Cf BRUTSCH 35. Il avait alors Cameroun Douala) en dehors des intérêts allemands que des intérêts anglais Par ailleurs la seule langue européenne qui prédominait en ces lieux était la langue anglaise ou ce que Nachtigal appelle anglais nègre est-à-dire le pidgin

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