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La naissance du Cameroun (1884-1914) - PART 2

 


Passai (Jambe) et ses chefs et un commerçant allemand, Rudolph Raben-horst, agent local de la Maison Woermann.

Nachtigal devait accomplir le même geste :


— le 23 juillet, à Small-Batanga, où un traité avait été conclu le 18 juillet entre les chefs locaux, dont King Japité, et un commerçant allemand, H. Dettmering, directeur local de l´établissement Woermann ;


— le 24 juillet, à Plantation1 et à Kribi2 ;


— le 2j juillet, à Bâta3 ;


— le 30 juillet, à Campo, où un traité avait été conclu le même jour entre les chefs indigènes et le commerçant Wilhelm Hommann.

Dans les jours qui suivirent, Nachtigal hissa encore le drapeau allemand sur plusieurs localités situées au sud de Campo :


— le 2 août, à Benito4 ;


— le 6 août, à Awouni5 ;


— le y août, à Bapouko6 ;


Puis, le 10 août, le commissaire impérial rendit une visite au gouverneur français du Gabon, Cornut-Gentille. Les deux hommes discutèrent des intérêts territoriaux de leurs deux pays et décidèrent d´en référer à leurs gouvernements respectifs pour procéder à une délimitation7.


S´étant rendu compte du bien-fondé des prétentions françaises, Nachtigal revint au Gabon vers la fin du mois d´août et enleva le drapeau allemand qui avait été arboré par lui sur la rive gauche du Benito. Le 28 août, il rentrait à Cameroun et déployait le drapeau impérial à Hickory-Town (Bonabéri), dont le roi Lock Priso avait reparu.


La nouvelle des événements du « Cameroun » surprit le gouvernement anglais qui s´y attendait d´autant moins que le comte Munster, ambassadeur d´Allemagne à Londres, annonçant le voyage de Nachtigal en Afrique à Lord Granville, lui avait écrit le 20 avril 1884 :


« Le consul impérial, le docteur Nachtigal, a été désigné par le Gouvernement pour visiter dans le courant du mois prochain la côte occidentale d´Afrique afin


1. Traité conclu le 18 juillet 1884 entre King Gray et le commerçant Dettmering.

2. Traité conclu le 18 juillet 1884 entre King Jack et le commerçant Dettmering.

3. Traité conclu le 21 juillet 1884 entre les chefs indigènes — dont King Villan-gué — et le commerçant Wilhelm. Homann, agent de la Maison Woermann.

4. Traité conclu les 21 octobre 1883 et 23 juillet 1884.

5. Traité conclu le 21 juillet 1884.

6. Traité conclu les 17 et 18 juillet 1884 entre les chefs indigènes et le commerçant August Lubcke, agent de la Maison Woermann.

7. Le procès-verbal de cette entrevue se trouve aux archives allemandes de Potsdam, DZA Potsdam, RKA, Nr. 4204. C´est un rapport rédigé en français, intitulé : « Le Capitaine de Frégate, Commandant supérieur des Établissements Français du golfe de Guinée à Monsieur le Ministre de la Marine et des Colonies. Libreville (Gabon), le 15 août 1884 ». Il est signé : «Cornut-Gentille ». Cf. également Adalbert Owona, « Au xixe siècle déjà, l´amitié franco-camerounaise... », L´Unité, [Yaoundé], 203, 12-19 févr. 1971.


Traité conclu le 18 juillet 1884 entre King Gray et le commer ant Dettmering Traité conclu le 18 juillet 1884 entre King Jack et le commer ant Dettmering Traité conclu le 21 juillet 1884 entre les chefs indigènes dont King Villan- gué et le commer ant Wilhelm Homann agent de la Maison Woermann Traité conclu les 21 octobre 1883 et 23 juillet 1884 Traité conclu le 21 juillet 1884 Traité conclu les 17 et 18 juillet 1884 entre les chefs indigènes et le commer ant August Lubekê agent de la Maison Woermann Le procès-verbal de cette entrevue se trouve aux archives allemandes de Potsdam DZA Potsdam KA Nr 4204 est un rapport rédigé en fran ais intitulé Le Capitaine de Frégate Commandant supérieur des tablissements Fran ais du golfe de Guinée Monsieur le Ministre de la Marine et des Colonies Libreville Gabon) le 15 août 1884 Il est signé Cornut-Gentille Cf également Adalbert OWONA Au xixe siècle déjà amitié franco-camerounaise. Unité Yaoundé] 203 12-19 févr 1971 de compléter les renseignements que possède le ministère des Affaires étrangères sur la situation du commerce dans ces parages. Il se mettra en communication avec les autorités des établissements anglais sur cette côte et il est autorisé par le gouvernement impérial à entamer des négociations relatives à certaines questions. »x

Sous cette dernière phrase, d´une ambiguïté calculée, se cachaient les projets d´annexion que Nachtigal devait réaliser en juillet 1884. Le gouvernement anglais croyait que ce voyage avait pour but l´envoi d´un rapport sur l´opportunité de nommer des consuls allemands sur la côte...


Aussi le chargé d´affaires d´Angleterre à Berlin adressait-il, le 29 août 1884, au sous-secrétaire d´État des Affaires étrangères une note tendant à démontrer l´ancienneté des relations amicales du gouvernement britannique avec les chefs du « Cameroun ». La note insistait longuement sur le fait qu´à plusieurs reprises — les 7 août 1879, 6 novembre 1881 et 23 avril 1883 —, les rois Bell et Akwa avaient sollicité le protectorat britannique et qu´on leur avait répondu, en mars 1882, que la question était à l´étude ; elle ajoutait qu´il en avait été de même des chefs de Bimbia ; elle indiquait enfin que dès le 16 mai 1884, peu de temps avant de quitter Londres, le consul Hewett avait reçu l´ordre d´aller placer les régions de Bimbia et du « Cameroun » sous le protectorat britannique2.


En Allemagne, à l´exception des quelques personnes qui étaient au courant des événements, on ne savait rien de tout cela. Mais, dès que la note du Foreign Office fut connue, une partie de la presse désapprouva les acquisitions réalisées par Nachtigal, l´autre partie les approuva. En tout cas, tout le monde en Allemagne ne fut pas convaincu, surtout après les événements sanglants de décembre 1884, que les « Camerounais » s´étaient bien rendu compte de ce qu´on leur faisait faire et de ce qu´ils avaient signé. L´ancien gouverneur intérimaire du « Cameroun », Bùchner, dut, au cours d´une conférence donnée à Mayence, le 13 février 1886, expliquer longuement que les Noirs du « Cameroun » avaient agi en pleine connaissance de cause3. Il en fut de même en Angleterre où l´opinion, d´abord violemment hostile à la colonisation allemande, finit par admettre le fait accompli4.


1. Cf. « Correspondence between Great Britain and Germany... », p. 755.


2. Voir la copie de cette note aux DZA Potsdam, RKA, Nr. 4202, pp. 65-66. Quant aux lettres des chefs du « Cameroun », elles se trouvent dans Accounts and Papers, vol. LV´..., pp. 1 et 4. On y trouvera également les lettres de protestation des résidents et missionnaires anglais du « Cameroun », ainsi que celle des Chambres de commerce de Bristol et de Liverpool.


3. Cf. « Die ersten Flaggenhissung in Westafrika », Deutsche Kolonialzeitung, 1886, p. 130, et Max Bùchner, « Afrikanische Vertrâge und ihr moralischer Wert », Deutsche Kolonialzeitung, 1886, pp. 174-175.


4. Voir, par exemple, le journal londonien de l´époque, Public Opinion, notamment « Germany in Africa », Aug. 22, 1884, pp. 227-228 ; « German Colonisation », Jan. 16, 1885, pp. 59-61 ; « The Cameroons », Jan. 16, 1885, p. 71 ; « The Germans in the Cameroons », Feb. 20, 1885, p. 223 ; « England and Prince Bismarck », Mar. 6, 1885, pp. 288-289 ; « Germany and England in Africa », Mar. 13, pp. 319-320. Cf. également Margaret Adams, « The British Attitude to German Colonization, 1880-1885 », Bulletin of the Institute of Historical Research, XV, 1937, PP- I9O"I93-


Cf Correspondence between Great Britain and Germany. 755 Voir la copie de cette note aux DZA Potsdam KA Nr 4202 pp 65-66 Quant aux lettres des chefs du Cameroun elles se trouvent dans Accounts and Papers vol LV... pp et On trouvera également les lettres de protestation des résidents et missionnaires anglais du Cameroun ainsi que celle des Chambres de commerce de Bristol et de Liverpool Cf Die ersten Flaggenhissung in Westafrika Deutsche Kolonialzeitung 1886 130 et Max CHNER Afrikanische Verträge und ihr moralischer Wert Deutsche Kolonialzeitung 1886 pp 174-175 Voir par exemple le journal londonien de époque Public Opinion notam ment Germany in Africa Aug 22 1884 pp 227-228 German Colonisation Jan 16 1885 pp 59-61 The Cameroons Jan 16 1885 71 The Germans the Cameroons Feb 20 1885 223 England and Prince Bismarck Mar 1885 pp 288-289 Germany and England in Africa Mar 13 pp 319-320 Cf également Margaret ADAMS The British Attitude to German Colonization 1880-1885 Bulletin of the Institute of Historical Research XV 1937 pp 190-193


Mais à Hickory-Town et à Victoria, les Anglais ne se tinrent pas pour battus. Soutenus sans doute par le consul Hewett, ils incitèrent les indigènes à la révolte1. A Hickory-Town et à Joss-Town notamment, où les indigènes, dans leur désir de rejeter la domination coloniale allemande, s´étaient soulevés contre les Allemands et leurs amis « camerounais », il fallut envoyer une escadre avec plus de trois cents hommes pour rétablir l´ordre. Mais un agent de la Maison Woermann — un certain Pon-tânius —, pris comme otage par les insurgés, n´en fut pas moins massacré2. Un aventurier polonais du nom de Stéphane Rogozinski pénétra dans les montagnes du Cameroun, conclut des traités avec des chefs indigènes au nom de l´Angleterre3 et, avec l´appui du vice-consul anglais Buchan, souleva les populations contre les Allemands. Au reste, ces derniers ne se laissèrent pas distancer. Du mois de janvier au mois de mars 1885, ils signèrent des traités avec les chefs indigènes de l´arrière-pays de Bimbia. Ces traités furent ensuite ratifiés par Nachtigal4.


En Allemagne même, Bismarck réunit le 25 septembre 1884, à Frie-drichsruhe, les chefs des grandes maisons allemandes établies sur la côte occidentale d´Afrique et arrêta avec eux les principes de l´organisation administrative des nouvelles possessions. Le 15 octobre 1884, il notifia officiellement aux

Puissances la liste des acquisitions allemandes :

« Le gouvernement de Sa Majesté Impériale, pour protéger d´une façon effective le commerce de la côte occidentale d´Afrique, a pris sous son protectorat quelques territoires de cette côte, en vertu soit de traités que le docteur Nachtigal, consul général en mission dans l´Afrique occidentale, a négociés avec des chefs indépendants, soit de traités de protectorat de sujets de l´Empire qui ont acquis certains territoires par des traités avec des chefs indépendants.


En conséquence sont placés sous le protectorat de Sa Majesté Impériale : sur la côte des Esclaves : le territoire de Togo avec les ports de Lomé et Bagida avec l´île Nikol, Kamerun, Malimba (y compris la partie septentrionale), Petit-Batanga, Plantation et Criby ; dans l´Afrique sud-occidentale : la côte entre le cap Frio et le fleuve Orange, à l´exception de la Walfish-Bay. Comme signe extérieur de ce protectorat, le drapeau militaire de l´Empire a été hissé et des bornes ont été plantées, il a été proclamé que tous les droits démontrés certains des tiers seraient respectés. »5


1. Les résidents anglais du « Cameroun » ont naturellement nié avoir été pour quelque chose dans la genèse des événements. Voir les lettres qu´ils adressèrent aux autorités allemandes du « Cameroun » aux DZA Potsdam, RKA, Nr. 4206.


2. Les incidents sanglants des 20, 21 et 22 décembre 1884 ont été relatés par le journaliste allemand Hugo Zôller : voir ses reportages dans la Kolonische Zeitung de 1885, pp. 97 et 123. Voir la correspondance de l´amiral Knorr, qui mena les opérations, aux DZA Potsdam, RKA, Nr. 4206. Ces événements ont été racontés également par Gaudefroy-Demombynes, pp. 35-38 ; Stoecker, pp. 71-77.


3. Les copies de ces traités sont conservées au Public Record Office (Londres), F.O. 93/6/13-


4. Les originaux se trouvent aux DZA Potsdam, RKA, Nr. 4449.


5. Cf. Die deutsche Kolonialpolitik, Leipzig, 1886, I, p. 65, recueil de documents officiels ; trad. Gaudefroy-Demombynes, pp. 33-34.


Les résidents anglais du Cameroun ont naturellement nié avoir été pour quelque chose dans la genèse des événements Voir les lettres ils adressèrent aux autorités allemandes du Cameroun aux DZA Potsdam KA Nr 4206 Les incidents sanglants des 20 2i et 22 décembre 1884 ont été relatés par le journaliste alle and Hugo LLER voir ses reportages dans la Kolonische Zeitung de 1885 pp 97 et 123 Voir la correspondance de amiral Knorr qui mena les opérations aux DZA Potsdam KA Nr 4206 Ces événements ont été racontés également par GAUDEFROY-DEMOMBYNES pp 35-38 STOECKER pp 71-77 Les copies de ces traités sont conservées au Public Record Office Londres) F.O 93/6/13 Les originaux se trouvent aux DZA Potsdam KA Nr 4449 Cf Die deutsche Kolonialpolitik Leipzig 1886 65 recueil de documents officiels trad GA DEFRo -DEMOMâ NEs pp 33-34


Pour rassurer le gouvernement français, le Chancelier télégraphia de Varzin, le 29 octobre, à son ambassadeur à Paris :


« Un télégramme que je reçois à l´instant du docteur Nachtigal me fait connaître les mesures qu´il a prises dans le sud de Batanga. Ces mesures semblent être en contradiction avec les prétentions de la France. Dans le cas où cela serait, nous ne maintiendrions pas les mesures prises. Faites-en part à M. Jules Ferry, m1


Dès le mois de septembre 1884, en effet, un rapprochement s´était opéré entre la France et l´Allemagne à l´occasion des affaires d´Egypte et du Congo. Les deux gouvernements tombèrent d´accord pour inviter les Puissances européennes à une conférence qui devait se tenir à Berlin et dont le but était de fixer le régime international du Congo et de déterminer les conditions auxquelles les États européens devaient se soumettre pour que leurs nouvelles annexions en Afrique fussent reconnues par les Puissances étrangères. La conférence s´ouvrit à Berlin le 15 novembre 1884 et s´acheva le 23 février 1885. Elle fut essentiellement consacrée aux questions africaines2. Parmi les mesures prises, la Conférence de Berlin :


1. prenait acte de l´existence de l´État Indépendant du Congo, avec comme souverain le roi des Belges, Léopold II ;


2. posait les principes qui devraient être respectés à l´avenir pour la prise de possession de nouveaux territoires : tout État assurant la prise de possession devrait adresser une notification aux autres Puissances et effectuer une occupation réelle ;


3. établissait la liberté du commerce dans toute la zone que l´on appelait le « Bassin conventionnel du Congo » et qui comprenait le littoral atlantique depuis l´embouchure de la Logé jusqu´à la rive sud de l´Ogooué, et, du côté de l´Océan Indien, toute la zone comprise entre le Zambèze au sud et la frontière méridionale de l´Ethiopie, au nord3.


Ainsi donc, Bismarck a réussi à faire reconnaître et ratifier par la Conférence les acquisitions réalisées en Afrique par Nachtigal. Mieux : il a permis à l´Allemagne de faire son entrée en Afrique avec la bénédiction, pour ainsi dire, des autres Puissances.

1. Cité par Delavaud, p. 22.

2. Patzig, Die afrikanische Konferenz und der Congostaat, Heidelberg, 1885 ; F. de Martens, « La Conférence du Congo à Berlin et la politique coloniale des États modernes », Revue de Droit International et de Législation Comparée, XVIII, 1886, pp. 137 sq. ; Henri Cribier, « L´Europe, le Congo et la Conférence africaine de Berlin », Annales de l´École Libre des Sciences Politiques, IV, 1889, pp. 487-514 ; Sybil Eyre Crowe, The Berlin West African Conférence, 1884-1885, London, 1942.

3. Cette liberté commerciale impliquait la liberté de navigation pour les navires de toute nationalité sur le Congo et ses affluents, l´entrée en franchise dans tous ces territoires des marchandises importées et enfin l´égalité de droit au point de vue économique et commercial pour tous les Européens appelés à s´établir dans ces territoires.


Cité par DELAVAUD 22 PATZIG Die afrikanische Konferenz und der Congostaat Heidelberg 1885 DE MARTENS La Conference du Congo Berlin et la politique coloniale des tats modernes Revue de Droit International et de Législation Comparée XVIII 1886 pp 137 sq Henri CRIBIER Europe le Congo et la Conférence africaine de Berlin Annales de cole Libre des Sciences Politiques IV 1889 pp 487- 514 Sybil Eyre CROWE The Berlin West African Conference 1884-1885 London 1942 Cette liberté commerciale impliquait la liberté de navigation pour les navires de toute nationalité sur le Congo et ses affluents entrée en franchise dans tous ces territoires des marchandises importées et enfin égalité de droit au point de vue économique et commercial pour tous les Européens appelés établir dans ces territoires


La formation du Cameroun allemand


Si, à la fin de l´année 1884 et surtout au début de 1885, nul ne pouvait plus contester les droits acquis par l´Allemagne sur certaines parties de la côte occidentale d´Afrique, notamment sur la côte de la baie de Biafra, le Cameroun, défini comme une entité territoriale et politique autonome, n´avait toujours pas d´existence propre. En d´autres termes, le territoire annexé n´était encore délimité par aucune frontière précise. C´est à cette tâche que la diplomatie et les explorateurs allemands s´attelèrent entre 1884 et 1894.

La première tâche à accomplir fut de résorber la tension qui régnait entre l´Angleterre et l´Allemagne depuis le mois de juillet 1884 jusqu´au début de l´année 1885. Il y eut entre les deux gouvernements un échange de notes, parfois aigres-douces, qui finirent par dissiper tous les malentendus1. Les négociations entre Lord Granville et le comte Herbert de Bismarck aboutirent à l´obtention par l´Allemagne de deux traités conclus avec l´Angleterre pour établir la portion sud de la frontière occidentale du « Cameroun ». Elles furent résumées dans une note du ministre au comte Munster le 29 avril 1885 :

« La Grande-Bretagne s´engage à ne faire aucune acquisition, à n´accepter aucun protectorat et à ne point s´opposer au développement de l´influence allemande dans la partie de la côte de Guinée et de l´intérieur située à l´est d´une ligne qui est formée par la rive du Rio del Rey, depuis son embouchure entre 8042´ et 8°46´ de longitude Est de Greenwich jusqu´à sa source, et qui se dirige en droite ligne vers la rive gauche du Vieux-Calabar [Cross-River], traverse le fleuve et se termine par environ 9°8´ de longitude Est en un point appelé ´ Rapids ´ par la carte de l´amirauté anglaise.


L´Allemagne prend le même engagement pour la partie de la côte de Guinée et de l´intérieur située entre la ligne précédemment déterminée et la colonie anglaise de Lagos. Les deux puissances conviennent de s´abandonner les protectorats qu´elles ont déjà acquis hors de leurs limites ainsi fixées, sauf pour la mission de Victoria dans la baie d´Ambas, qui reste possession anglaise. »2


Dans une seconde note du même jour, Lord Gran ville faisait savoir que l´Angleterre était disposée à céder Victoria à l´Allemagne, si celle-ci s´entendait au préalable avec les missionnaires3. Tout comme la première, cette note fut confirmée officiellement par le comte de Munster le 7 mai 18854. Les Allemands se voyaient ainsi abandonner tout le massif du Mont


1. Cf. « Correspondence between Great Britain and Germany... 1884 », pp. 755-778 ; et également Accounts and Papers, vol. LV... ; Accounts and Papers, vol. LIX. Session 23 October 1884-14 August 1885. (C. 42Q0). Africa. New Guinea. Memo-randa of Conversations at Berlin on Colonial Matters between Mr. Meade... and Prince Bismarck and Dr. Busch, London, 1885.


2. Cf. « Arrangement between Great Britain and Germany, Relative to their Respective Sphères of Action in Portions of Africa, 2gth April - iôth June, 1885 », in Sir Edward Hertsley, The Map of Africa by Treaty, London, 1909, III, p. 868.


3. Ibid., p. 869.


4. Ibid.


Cf Correspondence between Great Britain and Germany. 1884 pp 755- 778 et également Accounts and Payers vol LV. Accounts and Papers vol LIX Session 23 October 1884-14 August iSS 4200 Africa New Guinea Memo randa of Conversations at Berlin on Colonial Matters between Mr Meade. and Prince Bismarck and Dr Busch London 1885 Cf Arrangement between Great Britain and Germany Relative to their Respective Spheres of Action in Portions of Africa 29th April loth June 1885 in Sir Edward HERTSLEY The Map of Africa by Treaty London 1909 III 868 Ibid. 869 Ibid

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