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17.01.2004

Africavenir: Un trésor culturel à Bonabéri 

Dippah Kayessé

La Fondation du prince Kum’a Ndumbé III se veut un outil de revalorisation de la culture africaine.

Peu connu du grand public, l’espace Africavenir, situé non loin du lycée polyvalent sur l’ancienne route de Bonabéri, est l`une des rares maisons de culture de la ville de Douala. Vue de l`extérieur, la bâtisse qui abrite ce centre ne paie pas de mine. Seule la plaque indicatrice placardée au dessus de la porte renseigne un peu sur les activités de la fondation. Ce cadre abrite pourtant au moins une manifestation culturelle par mois. Et fait courir du monde. Le 24 novembre dernier, par exemple, Africavenir a été le théâtre d`un concours sur les langues nationales. 1.500 jeunes, tous élèves des lycées et collèges de la ville de Douala, ont ainsi pris part aux épreuves de chant, de danse, de traduction des concepts, de lecture et d`écriture en langue Duala, Ewondo, Bamiléké, Bassa, Bamoun, etc.

Le public a pu, à l`occasion, apprécier les efforts des candidats. Dans une émotion perceptible, le prince René Bell, présent sur les lieux, a témoigné «[qu`avant] la colonisation, nous avions des civilisations bien riches». Parlez votre langue maternelle avant le français, l’anglais et bien d’autres langues, a dit le patriarche Sawa, en guise de conseil aux jeunes qu`on sait en perte de repères tant sur le plan de la culture que de la vie civile. Le socle premier de la culture générale, c’est l’apprentissage de la langue maternelle, a poursuivi le prince. Une préoccupation qui fait partie des principales missions que se donne Africavenir. D`ailleurs, pour certains habitués de ce centre culturel, à l`instar de l`avocat Bernard Muna, «Africavenir est un cadre propice pour la survie de notre culture. L’idée mérite d’être encouragée et soutenue par tous». Il faut en réalité avoir franchi le seuil de la porte pour faire connaissance avec cet espace qui prône le retour aux sources.

Roger Gabriel Nlep
A la fois cadre pittoresque et moderne, la Fondation s’occupe de nombreux aspects de la culture des peuples. C`est un espace créé depuis 15 ans. Kum’a Ndumbé III, le fondateur de Africavenir le définit comme «un centre pour le développement, la coopération internationale et la paix. Une institution indépendante qui, autant que possible aide les peuples à sortir de l’esclavage culturel et à prendre conscience d’eux mêmes». Pour remplir cette exigence culturelle, dans un élan de servitude librement consentie, de jeunes Camerounais bénévoles se sont mis à la disposition de la Fondation depuis sa naissance en mai 1990.

Depuis sa création, l’espace Africavenir accueille, dans le cadre des stages académiques une importante population estudiantine. C’est le cas de Christof Mauerberge de nationalité allemande et étudiant à l’Université de Berlin. «Je viens approfondir mes connaissances dans le cadre de mes travaux de recherches sur la société africaine». En effet, le centre culturel que s’efforce de mettre en place M. Kum’a Ndumbé III depuis quinze ans se constitue d’une importante documentation dans divers domaines. Sur simple présentation de sa pièce d’identité, le visiteur a la possibilité de parcourir, sur place, des étales de journaux et de livres dans de nombreuses disciplines. Il y en a de tous les thèmes et des plus sollicités au Cameroun, en Afrique et en Europe. Ici, la vaste salle de spectacles qui sert parfois de salle de lecture offre aux élèves la possibilité de parcourir la presse nationale et internationale.

Depuis une dizaine d’années, cette salle, dans le cadre des séminaires ou des conférences organisées sur certaines grandes questions de l’heure, reçoit des personnalités de marque: du monde politique, de l’enseignement (lycées et collèges, universités, chercheurs). Parmi les nombreux visiteurs de l’espace Africavenir, on dénombre aussi des écrivains, des journalistes, des hommes d’église, etc. Pour immortaliser leur passage, de nombreuses photographies de certains tapissent tout un mur. On y reconnaît notamment Me Bernard Muna, Jean Emmanuel Pondi, Mouelle Kombi, Ebénézer Njoh Mouellé, le regretté Roger Gabriel Nlep...
La Fondation du quartier Bonabéri à Douala ne remplit pas encore véritablement toute sa mission. Revaloriser massivement la culture des populations qui ont besoin d’alimenter leurs esprits reste un objectif. «Notre défi, c’est de nous rendre utiles et d’attirer à travers nos activités une masse importante d’adhérents pour leur propre épanouissement culturel» soutient Marie-Rose Lobé, coordonnatrice des activités de Africavenir.

Cheikh Anta Diop
Le centre culturel veut être au service de tous et de chacun. Pour son promoteur, c`est cette approche du partage qui a donné son nom à la fondation : Africavenir. Entre autres activités, Africavenir, met à la disposition de sa centaine d’abonnés vingt-six chaînes de télé, une collection de plus de cent films réalisés par des Africains ou des européens sur l’Afrique. Les séances de projections sont généralement suivies de débats. Pour arrimer cet espace culturel aux nouvelles technologies de l’information et de la communication, il est envisagé une connexion Internet. Un autre objectif d’Africavenir, c’est de rendre accessible les publications camerounaises et africaines qui malheureusement ne sont toujours pas disponibles dans les pays africains. Aujourd’hui, l’auteur de cette idée «folle» est en phase de gagner son pari. Avec plus de cent soixante-dix livres et articles, une quarantaine de manuscrits non publiés, les ouvrages scientifiques et littéraires du prince Kum’a Ndumbé III occupent une place de choix dans les rayons.

«Mon souci, c’est que chaque auteur camerounais et africain se trouve une place dans cette bibliothèque», souhaite-t-il. «Par ailleurs, beaucoup de livres et manuscrits de Camerounais dorment dans des armoires inconnues et sont ainsi sous la menace de l’humidité ou des cafards. Il est urgent de les sauver de la disparition complète», lance-t-il en guise de Sos. Comme chaque année, la Fondation Africavenir organise dans son espace des veillées fascinantes de contes, chants, danses et poésies dans les langues camerounaises. En février 2004, c’est avec délectation que le public a écouté l’épopée de «Jeki la Njamb’a Inono» qui est une interprétation africaine de l’unité du monde des morts et des vivants. Troupes théâtrales, dramaturges, danseurs, acteurs et musiciens viennent régulièrement «réchauffer» les esprits. Ils arrivent de divers coins d’Afrique à l’instar du Mali et du Sénégal.

Très souvent la Fondation organise des sorties dans des quartiers et villages de la province du Littoral dans le cadre de son programme baptisé «palabres africaines». En compagnie d’étrangers et de quelques européens, la structure dans le cadre de ses activités «off» ,s’est rendue à Bonendalé, Dibombari, Jébalé (Île sur le fleuve Wouri), etc. Sous des feuillages transpercés par le clair de lune, jeunes et vieux, assis à même le sol prennent part aux débats d’un air particulièrement attentif. Ces moments d’échanges d’idées, plein de convivialité, sont arrosés, selon la pure tradition africaine, au bon vin de raphia ou de palme. «Il s’agit de faire découvrir aux jeunes générations les pratiques d’antan aujourd’hui oubliées. Ces rencontres visent aussi à maintenir le dialogue entre jeunes et vieux», explique le prince Kum’a Ndumbé III.

Axe Berlin
Président de l’association des poètes du Cameroun (Apec), c’est dans les années 80 que Kum’a Ndumbé III ouvre à Bonabéri une librairie. Il faisait ainsi venir d’Europe des livres qu’il remettait à la disposition des lecteurs à vil prix. Malheureusement, la librairie fera long feu. Elle sera remplacée plus tard par la bibliothèque baptisée Cheikh Anta Diop, du nom du savant sénégalais de vénérable mémoire. «Lors de mon tout premier voyage à Dakar, j’ai été reçu par Cheikh Anta Diop, je l’ai vu de ses propres mains construire son laboratoire Radio carbone sans la moindre aide de l`Etat. Ce fut pour moi un exemple de foi et de détermination à imiter», explique M. Kum’a Ndumbé III. Ainsi naquit la bibliothèque Cheikh Anta Diop qui se positionne au fil des ans tel un véritable centre de recherches pour universitaires. Elle dispose de plus de cinq mille livres et de collections spécialisées sur l’Afrique et d’autres parties du monde. Elle compte aussi plus de cent vieux livres sur le début de la colonisation du Cameroun. Une collecte rendue possible grâce aux dons des amis camerounais, africains et européens de son promoteur sans lesquels cette bibliothèque n’existerait tout simplement pas.

Africavenir est aussi une «organisation internationale» et ses activités s’exposent au-delà des frontières nationales. Cette structure est implantée aussi bien au Rwanda, Bénin, Norvège, Autriche, qu’en Allemagne où elle est plus présente encore. «Là bas, il existe un groupe assez actif d’enseignants, d’étudiants en formation et anciens qui organisent régulièrement des forums, des festivals de films africains», explique Christof Mauerberger, étudiant dans ladite université, stagiaire à la Fondation depuis le 02 septembre 2004. Selon son fondateur, Africavenir propage, hors des frontières nationales, l’idée d’une renaissance africaine aux intellectuels, aux étudiants et aux hommes politiques d’Europe afin que tout le monde puisse profiter d’un échange de culture entre l’Afrique et l’Occident.

Ce rapprochement aura permis aux nombreux étudiants camerounais de bénéficier de nombreuses bourses d’études en Allemagne. Dans l’autre sens, leurs homologues allemands effectuent régulièrement à Africavenir des stages au Cameroun dans les domaines les plus variés: politique, sociologie, relations internationales, démocratie, décentralisation, etc. Les promoteurs de cet espace sont alors fiers de rappeler que «Ann Kathrin Helfrich, étudiante en sciences politiques, a soutenu son mémoire de maîtrise tout récemment à l’Université libre de Berlin sur le thème: Mécanismes de résolution des conflits dans le cadre de la renaissance africaine: la résolution des conflits chez les Duala au Cameroun».
 

Source: Mutations | Hits: 35595 | Envoyer à des amis  ! | Imprimer ! | Réagir(2)

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